Une mutation génétique du type BRCA1 ou BRCA2 expose les femmes à risque de cancer du sein de 60-70% tout au long de leur vie. Celles atteintes d’un cancer risquent aussi de souffrir d’un second cancer primitif. La plupart du temps, une mastectomie unilatérale (un sein est retiré) leur est proposée. Mais la double mastectomie comporte de nombreux bénéfices et devrait être plus souvent évoquée selon une étude parue ce 11 février dans l’édition en ligne du British Medical Journal.
En Amérique du Nord, où a été menée l’étude, la moitié des femmes porteuses d’une mutation BRCA1 ou BRCA2 vont subir une double mastectomie en prévention d’un second cancer primitif. Les chercheurs ont suivi 390 femmes sur 20 ans après un premier diagnostic de cancer du sein entre 1975 et 2009. Parmi les porteuses, supposées ou avérées, de la mutation, l’immense majorité a opté pour une mastectomie unilatérale (89%). Parmi elles, près de 40% ont dû se faire retirer le deuxième sein. Au cours de la période de suivi, la plupart des décès par cancer du sein sont survenus dans le groupe des femmes qui ont subi une mastectomie unilatérale.
Les chercheurs estiment qu’une double mastectomie réduit presque de moitié le risque de mourir d’un cancer du sein par rapport à une mastectomie unilatérale. Le taux de survie, établi à 66% chez les femmes qui se sont fait retirer un sein, grimpe à 87% chez celles qui se font retirer les deux. Le bénéfice d’une telle opération apparaît surtout après 10 ans de suivi : la majorité des décès sont liés à un second cancer primitif. Les auteurs de l’étude concluent qu’il faut davantage évoquer la double mastectomie en prévention d’un second cancer primitif chez les femmes porteuses de la mutation. Mais, au vu du petit groupe qu’elles représentent, des études approfondies seront nécessaires pour confirmer ces données.