Si votre dulcinée ne vous aime plus, c’est peut-être la faute d’un comportement hérité de nos lointains ancêtres. Des chercheurs de l’université de Los Angeles - UCLA ont analysé des dizaines d’études traitant de l’évolution des goûts des femmes pour les hommes en fonction de leur cycle menstruel. Leurs découvertes suggèrent que "des femmes en période d’ovulation préférent des partenaires qui possèdent des traits sexy" - comme un corps et des traits du visage viril, un comportement dominant et une odeur particulière - des caractéristiques qui ne sont pas particulièrement recherchées chez leur partenaire à long-terme.
La sexualité des femmes influencée par les hormones de la reproduction
Ces résultats tendraient à montrer que le désir des femmes pour des caractéristiques viriles ne dure pas pendant tout un mois, mais uniquement durant les quelques jours où la femme a le plus de chance de transmettre ses gènes. “Jusqu’à il y a une dizaine d’années, nous pensions tous que la sexualité des femmes était radicalement différente de celle de toutes les autres espèces animales, nous estimions que contrairement aux autres espères, la sexualité des femmes est insensible aux hormones de la reproduction,” explique Martie Haselton, professeur de psychologie et d’études de la communication à UCLA. “Puis, de nombreuses études ont commencé à mettre à mal cette sagesse populaire”. Cependant c’est la première fois qu’une étude de ce type prouve la variation de l’attirance des femmes au cours de leur cycle menstruel.
Comportement bien connu chez les mammifères
Les découvertes de cette méta-analyse, qui paraîtront en février dans le Psychological Bulletin, pourraient créer de nombreux débats. Mais c’est en tout cas un élément bien documenté chez des mammifères aussi divers que des rats et des orangs-outans. Par-exemple les femelles chimpanzées sont connues pour préférer avoir des rapports sexuels avec plusieurs partenaires sexuels durant leur période de fertilité, une stratégie qui pourrait leur permettre d’améliorer les chances de survie de leur progéniture. En dehors de cette phase, elles ont moins tendance à développer ce genre de comportement.
Pour expliquer lavolonté de changement de partenaires chez les femmes, l'une des hypothèses formulée par les chercheurs serait que cette stratégie servait les intérêts reproductifs de nos ancêtres, la femelle étant attirée par le mâle ayant le meilleur appareil génétique. Une stratégie qui a perdu de pertinence quand la médecine moderne a réduit de manière importante la mortalité infantile.