Un an et demi après la première greffe d’utérus, le bilan est très positif. C’est ce qui ressort des travaux publiés par les pionniers de la technique, des chercheurs suédois de l’université de Göteborg. Les résultats publiés dans la revue Fertility and Sterility montrent que sur les dix femmes - nées sans utérus ou auxquelles il a dû être retiré pour cause de maladie - incluses dans le programme, neuf d’entre elles ont pu bénéficier d’une transplantation. Pour cinq d’entre elles, c’est leur mère qui était la donneuse.
Deux échecs de greffe sur 9 femmes
Alors que la première patiente a été opérée le 15 septembre 2012 et la dernière au printemps 2013, le Pr Mats Brännström, gynécologue-obstétricien à l’université de Göteborg peut aujourd’hui affirmer que « d’un point de vue scientifique et médical, ces greffes ont été des succès ». Même si chez deux patientes, l’utérus a dû être retiré, chez les sept autres femmes, il n’y a pas eu de complications post-opératoires. En moyenne, les femmes ont eu à nouveau des menstruations deux mois après la transplantation d’utérus. Quant aux traitements immunosuppresseurs, utiles pour éviter les rejets dans toute transplantation, leurs doses ont pu être largement diminués. « Et aujourd’hui, ajoute le le Pr Mats Brännström, toutes ces femmes se portent bien et ont repris leur travail ».
Des grossesses en 2014 ?
Bien sûr, une transplantation d’utérus est une opération lourde. Pour prélever un utérus, la chirurgie dure entre 10 et 13 heures et pour le greffer, entre 4 et 6 heures. Et cette intervention chirurgicale présente des risques pour la donneuse. Mais pour les chercheurs suédois, ces résultats démontrent que la greffe d’utérus est une option pertinente pour ces femmes nées sans utérus ou celles qui ont du subir une ablation. En France, une fille sur 4500 est touchée par le syndrome de Rokitanski, et vient donc au monde sans utérus. Quant aux hystérectomies, il y en a environ 70 000 par an mais la majorité concerne des femmes qui ne sont plus en âge de procréer.
En 2014, l’équipe suédoise va rentrer dans la deuxième phase du projet : la transplantation des embryons congelés dans l’utérus. Et là, il faudra encore attendre quelques mois encore avant de pouvoir affirmer que la grossesse est un succès. L’une des questions qui se pose est l’impact sur le fœtus des traitements immunosuppresseurs, qui sont inhérents à toute greffe.