Alors qu’il y a quelques décennies naître avec un faible poids de naissance, c’est à dire en dessous de 2,5kg, signifiait bien souvent, problèmes de santé et parfois même mortalité, aujourd’hui grâce aux progrès de la médecine, dans la majorité des cas ces bébés se portent bien. Cependant une étude qui vient de paraître dans le BMJ Open met en évidence pour la 1ère fois une conséquence inattendue de la prématurité ou d’une insuffisance pondérale à la naissance : ces petites filles seraient plus à risque de souffrir de problème de fertilité à l’âge adulte.
Un risque d’infertilité 2,5 plus important
Ces chercheurs suédois ont fondé leur conclusion à partir des données de 1206 femmes nées entre 1973 et 1987 en couple et prises en charge pour des problèmes de fertilité entre 2005 et 2010. Pour chaque femme, cette équipe a notifié l’origine de l'infertilité qu’elle soit féminine, masculine, mixte, ou encore inexpliquée. Enfin, les dossiers médicaux des patientes, ont été analysés afin de recueillir les détails concernant leur taille et leur poids de naissance, ainsi que leur âge gestationnel au moment de leur venue au monde. Dans 38,5% des cas, le problème de fertilité venait de la femme. Un peu moins de 4 % des femmes étaient nées prématurément, une proportion similaire pesait moins de 2,5kg à leur naissance et 6% était nées de faible poids par rapport à leur âge gestationnel réel. Au final, l’analyse de toutes ces données montre que les femmes ayant des problèmes de fertilité attribuables à un facteur féminin, étaient environ 2,5 fois plus susceptibles d'avoir eu un petit poids de naissance que celles chez qui la cause de l'infertilité était attribuable à un facteur masculin ou inexpliquée.
Un impact sur les organes reproducteurs du retard de croissance
Pour tenter d’expliquer cette association entre faible poids de naissance et infertilité féminine qu’ils mettent en évidence pour la 1ère fois, les auteurs de cette étude suggèrent que le retard de croissance utérine ou la prématurité pourraient affecter les organes reproducteurs en développement chez le fœtus féminin. Ils rappellent, d’ailleurs, que des recherches antérieures ont déjà mis en évidence un lien entre le retard de croissance fœtale et une ovulation de moins bonne qualité chez la femme à l’âge adulte. Ces scientifiques soulignent toutefois que l’échantillon de femmes inclus dans l’analyse était relativement faible et que des recherches supplémentaires seront nécessaires pour conclure de façon définitive. Par ailleurs, selon eux si cette association est confirmée, cela pourrait malgré tout avoir des répercussions sur la prévalence des problèmes d'infertilité. « Les progrès de la recherche médicale et des soins, font que toujours plus d'enfants naîtront (Ndlr. avec un faible poids de naissance) et survivront, ce qui pourrait influencer les besoins futurs en matière de traitement de l'infertilité », concluent-ils.