ACCUEIL > FÉMININ SANTÉ > Une femme électrosensible proteste du haut d'une grue

Ondes électromagnétiques

Une femme électrosensible proteste du haut d'une grue

Par Antoine Llorca

Une femme de 58 ans qui se dit victime des ondes électromagnétiques est montée ce matin en haut d'une grue à Antony (Hauts-de-Seine) pour réclamer son placement dans un nouveau logement. 

VAN HANJA/EDGERIDER/SIPA

Horia Necili, 58 ans, a décidé de monter en haut d’une grue depuis ce matin pour réclamer un nouveau logement en adéquation avec son électro-sensibilité. Elle déclarait ce matin à l’AFP : « Je n'en peux plus, j'arrive au bout, cela fait deux ans que je demande à être relogée en vain ». Le HLM que lui a trouvé la mairie ne lui convient pas à cause de ses nombreuses prises électriques et ondes. Elle affirme que ces équipements sont à l'origine de terribles migraines et d'acouphènes. Avec l’avènement du wifi et des ondes en tout genre, l’électrosensibilité souève un grand nombre d'interrogations.

C’est quoi l’électrosensibilité ?

En décembre 2005, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) donnait une définition de l’électro-sensibilité ou encore de l’hypersensibilité électromagnétique (HSEM). C’est la sensibilité aux champs électromagnétiques. Elle est principalement causée par le WIFI, le Bluetooth, les téléphones portables, les antennes relais, les micro-ondes, les lignes à haute tension, les transformateurs électriques…

L’hypersensibilité se manifeste par une série de symptômes reconnus par l’OMS. Les victimes de cette électro-sensibilité décrivent souvent les mêmes symptômes. Des rougeurs, des picotements, de la fatigue, des nausées, des palpitations cardiaques, des difficultés de concentration reviennent le plus fréquemment.

Il existe assez peu de chiffres sur les victimes d’électro-sensibilité. L’OMS évoquait « une enquête réalisée dans des centres de médecine du travail » qui a permis d’évaluer « cette prévalence à quelques individus par million dans la population ».

Le mystère reste entier autour de l’hypersensibilité car beaucoup nient l'existence de cette maladie. Pourtant, les gouvernements et l’OMS s’intéressent de plus en plus à ce problème de santé publique.


Incertitude sur le lien entre les ondes et les symptômes

Depuis le premier rapport de l’OMS en 2005, aucune étude n’a réussi à totalement établir un lien de causalité entre l’exposition à des ondes électromagnétiques et les symptômes décrits par les électro-sensibles.

Le rapport BioInitiative datant de 2007 annonçait apporter la preuve de la dangerosité des ondes électromagnétiques et son influence sur la santé humaine. En 2009, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) a largement discrédité ce rapport pour son manque de chiffres.

Les preuves de la dangerosité des ondes électro-magnétiques sont minces. Quoiqu’il en soit, même avec peu de preuve, l’OMS a décidé de classer en mai 2011 « les champs électro-magnétiques de radiofréquences comme peut-être cancérogène pour l’homme ».

Certains pays comme la Suède, l’Autriche et l’Allemagne ont reconnu depuis quelques années l’électro-sensibilité comme une véritable pathologie. L’Allemagne a même crée l’Office fédéral pour la protection contre les radiations qui donne des informations au public sur les moyens de se protéger contre les ondes électromagnétiques.

En France, l’électro-sensibilité n’a pas le statut de pathologie. Pourtant, le gouvernement a annoncé en juin dernier la mise en place d’une surveillance sanitaire sur le phénomène de l’électro-sensibilité.