Alors que la polémique sur l'efficacité et la sécurité du vaccin Gardasil et de la vaccination anti-HPV ne cesse d’enfler en France, le laboratoire Sanofi Pasteur MSD a annoncé ce lundi que la Commission européenne avait désormais autorisé la mise sur le marché de son vaccin anti-HPV Gardasil, dans le cadre d’un schéma de vaccination en 2 doses, à 0 et 6 mois, chez les enfants entre 9 et 13 ans.
« Nous sommes ravis de pouvoir proposer ce nouveau schéma de vaccination en 2 doses. Il repose sur des données indiquant que l’administration de 2 doses avait induit chez les adolescentes une réponse immunitaire comparable à celle induite par l’administration de 3 doses chez les jeunes femmes dans le cadre des quatre types de HPV (6, 11, 16 et 18) compris dans le vaccin Gardasil®, a déclaré le Dr Stephen Lockhart, vice-président du développement chez Sanofi Pasteur MSD. Ces résultats se maintiennent 3 ans après la vaccination, ce qui montre qu’un schéma de vaccination en 2 doses à 0 et 6 mois de Gardasil® permet d’induire des taux élevés d’anticorps pour une meilleure protection contre les maladies liées aux HPV », a t-il précisé. Cette homologation européenne d'un nouveau schéma vaccinal fait suite à un avis favorable rendu en février dernier par le Comité des médicaments à usage humain de l'Agence européenne du médicament (EMA).
Et le Gardasil pour les garçons ?
Dans son communiqué le laboratoire Sanofi Pasteur MSD rappelle également que son vaccin a obtenu son Autorisation de mise sur le marché (AMM) pour les adolescents des deux sexes : « Gardasil® est le seul vaccin anti-HPV quadrivalent indiqué chez les adolescentes et les adolescents afin de lutter contre le cancer du col de l'utérus, les lésions précancéreuses de la vulve et du vagin, ainsi que les verrues génitales ».
Selon l'Agence de Presse Médicale, jusqu'à présent, le résumé des caractéristiques du produit (RCP) était neutre, sans mentionner de sexe, même si une des indications, à savoir la prévention des verrues génitales concernait cependant les deux sexes et la rubrique propriétés pharmacologiques du RCP actuel comportait des données d'efficacité chez l'homme, notamment en matière de cancers anaux.
Pour le moment, conformément aux recommandations nationales, les experts français préconisent de vacciner uniquement les jeunes filles de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans. Pour vacciner les garçons, un avis du Haut conseil de santé publique serait nécessaire, entraînant une modification officielle dans le calendrier vaccinal. « Pour statuer, nous attendons la révision de la reconnaissance d'une efficacité des vaccins anti-HPV pour la prévention du cancer anal, mais ce n'est pas fait », précise le Pr Daniel Floret, président du Comité techinque des vaccinations.
Une décision qui alignerait la politique de vaccination française à celle déjà pratiquée aux Etats-Unis depuis plusieurs années. En effet, depuis 2011 les autorités sanitaires américaines recommandent d'étendre aux garçons de 11 et 12 ans l'administration du vaccin contre le papillomavirus. L’objectif étant de réduire ainsi le poids global de l'infection virale en évitant que les garçons ne transmettent la maladie à leur partenaire.