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Césarienne, complications foetales...

Accouchement : les risques du déclenchement surestimés

Une étude révèle que les accouchements provoqués artificiellement entraîneraient un moindre risque de césarienne que les accouchements naturels. Des résultats qui vont à l'encontre des connnaissances actuelles.   

Accouchement : les risques du déclenchement surestimés WIDMANN PETER/TPH/SIPA

  • Publié le 30.04.2014 à 10h00
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Alors que la hausse du nombre d’accouchements déclenchés pour convenance personnelle est souvent pointée du doigt, une nouvelle étude britannique risque de contrarier les défenseurs de l’accouchement 100% naturel. Publiée dans le Canadian Medical Association Journal, cette analyse compile les données de 157 essais cliniques comparant accouchement naturel et accouchement déclenché artificiellement. Résultat : cette étude remet complètement en cause l’idée établie selon laquelle la césarienne notamment serait la complication principale de l’accouchement induit.

En France,environ 25% des accouchements seraient déclenchés pour raisons médicales ou de confort. Un déclenchement artificiel qui consiste à provoquer des contractions de l’utérus pour faire démarrer le travail, c'est-à-dire le processus qui aboutit à l’accouchement. Différents protocoles sont actuellement proposés aux femmes enceintes : l’administration intravaginale d’un gel de prostaglandines, une perfusion intraveineuse d’ocytocine associée à une rupture de la poche des eaux ou encore un décollement des membranes pratiqué au cours d’un toucher vaginal en introduisant un doigt à l’intérieur du col.

 

Un risque de césarienne 12% moins élevé avec le déclenchement

C’est parce que des études récentes ont suggéré que le risque de césarienne avaient été jusque là surestimé, que ces chercheurs britanniques ont décidé de réaliser une mise au point. Afin de mener à bien leur analyse, ils ont donc décidé de colliger les résultats de 157 essais cliniques réalisés à partir de plus de 31 000 accouchements non gémellaires. L’objectif principal de ce travail était de mesurer les taux de complication engendrés par les différentes méthodes d’induction de l’accouchement, que ce soit la césarienne, l’admission en soins intensifs néonatal ou encore la mort fœtale. Résultat, les auteurs ont constaté un risque de césarienne plus faible de 12 % parmi les grossesses à terme ou après terme qui ont été induites, quelles soient à faible ou à haut risque par ailleurs.

De plus, le risque de décès ou de complications fœtales était également plus faible chez les femmes qui avaient été déclenchées par rapport à celles chez qui l’on avait laissé faire la nature sans intervention médicale. Enfin, aucune augmentation du risque de décès maternel n’a été démontrée chez les femmes déclenchées. « Ces travaux méritent qu’on s’y intéresse car la méthodologie est robuste. Leur conclusion va à l’inverse de ce qu’on dit actuellement, commente le Pr Israël Nisand, gynécologue-obstétricien au CHU de Strasbourg. Il faut encore qu’ils soient confirmés. Néanmoins, Il faut dire aux femmes à qui un déclenchement est proposé que l’argument contre, qui était de dire, cela augmente le risque de césarienne, est probablement faux ».

 

Ecoutez le Dr Pascale Le Pors, gynécologue-obstétricien au CH de Saint-Malo : « Le déclenchement est un exercice équilibré. En fin de grossesse les risques augmentent pour le bébé, donc c’est pas illogique de déclencher et ce n’est pas illogique de trouver plus de complications quand il y a une simple surveillance. »

 

Une étude qui contrebalance «  le 100% naturel »

« Nos résultats montrent que le déclenchement est un moyen d'augmenter la probabilité d'un accouchement par voie vaginale », a déclare le professeur Khalid Khan, co-auteur de l’étude. Cependant pour les professionnels de l’accouchement, pas question pour autant de généraliser cette méthode, même s’ils reconnaissent que ces résultats permettent de pondérer la tendance actuelle au 100% naturel. Alors que la surmédicalisation de la naissance est souvent pointée du doigt dans notre pays, cette étude rappelle que la surveillance médicale active a aussi de bons résultats. « Cet article peut rassurer les femmes, mais de toute façon, on ne fait pas de déclenchement quand les conditions sont défavorables. Quand le col a tendance à se ramollir et à s’ouvrir, avec un bébé qui appuie bien dessus, il arrive qu’on le propose et la femme dispose ,» précise le Dr Pascale Le Pors.

 

Ecoutez le Dr Pascale Le Pors : « Il faut dire stop au côté formel du tout naturel et du jargon permanent de surmédicalisation qui n’est pas vrai. Cet article montre qu’il ne faut pas rejeter toute médicalisation et toute surveillance. »

 

D’après les dernières recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) publiées en 2008, en France un déclenchement pour une indication non médicale ne peut être envisagé que si les conditions suivantes sont réunies : utérus non cicatriciel, à partir de 37 semaines de grossesse. Il est également important que le soit col favorable c’est à dire ramolli et un peu ouvert. Enfin la HAS rappelle qu’en cas de grossesse normale, et donc lorsqu’il n’y a pas de raison médicalep our provoquer l’accouchement, toute femme est libre de refuser cette procédure sans que cela modifie la qualité des soins qui lui seront prodigués.

 

 

 

 

 

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