L’auto-prélèvement vaginal, aussi efficace qu’un frottis médical dans le dépistage du cancer du col de l’utérus. C’est le résultat d’une étude réalisée auprès de 722 femmes entre 2009 et 2011, récemment parue dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) de l’Institut de Veille sanitaire (InVS).
« Une méthode performante »
Dans le cadre de cette étude, les femmes ont réalisé un frottis classique ainsi que deux auto-prélèvements à domicile. Pour cela, elles ont utilisé un écouvillon, sorte de coton tige qui prélève des cellules dans le vagin. Ces examens avaient tous pour but de détecter la présence d’un papillomavirus (HPV), à l’origine de la plupart des cancers du col de l’utérus.
Dans le premier cas, l’écouvillon était placé « à sec » dans un tube en plastique (APV sec), dans le second « en milieu de transport liquide. » Les deux méthodes se sont révélées précises, mais le prélèvement en milieu sec présente plusieurs avantages. Sa sensibilité (capacité à détecter un HPV) est de 88,7 % contre 87,4 % avec le second, et sa spécificité (détecter quel type de HPV) s’élève à 92,5 % contre 90,9 %.
Ils seraient aussi plus simples d’utilisation et moins chers à envoyer, selon l’étude. « L’APV sec est une méthode performante pour la détection d’infections cervicales à HPV-HR. Son efficacité et son rapport coût-efficacité pour atteindre les femmes ne réalisant pas de frottis cervico-utérin dans un programme de dépistage organisé doivent être évalués avant que ce test ne puisse être utilisé à grande échelle », concluent les auteurs de l’étude.
Douleurs et difficultés
L’auto-prélèvement ne se fait pas sans contrepartie : les auteurs notent que 14 % des femmes ont déclaré des difficultés lors du prélèvement et 8,9 % des douleurs – plus que ce à quoi ils s’attendaient. Ils soulignent toutefois que la formulation des questions ne comparait pas cette méthode au frottis, ce qui a pu fausser les résultats.
Dans tous les cas, l’auto-prélèvement vaginal à domicile n’a pas vocation à remplacer le frottis cervico-utérin. Il s’adresse plutôt aux femmes qui ne réalisent pas cet examen, ou du moins pas régulièrement. Entre 25 et 65 ans, toutes les Françaises sont invitées à se rendre tous les trois ans chez un professionnel de santé (gynécologue, médecin généraliste, sage-femme) pour pratiquer un frottis de dépistage. Mais pour des raisons variées, principalement l’accès difficile à un gynécologue, 40 % des femmes ne le font pas régulièrement.