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Par rapport à une FIV classique

Le don d’ovocytes triple le risque d’hypertension pour la femme enceinte

Par Audrey Vaugrente

Les femmes enceintes après un don d’ovocytes sont plus à risque d’hypertension gestationnelle et de pré-éclampsie. Le risque est triplé par rapport à une FIV classique.

Rafael Ben-Ari/Chameleo/REX/SIPA
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Le don d’ovocytes ne doit pas être systématique. Selon une étude présentée au congrès annuel de l’European Society for Human Reproduction and Embryology (ESHRE), ce 1e juillet à Munich (Allemagne), les grossesses issues de dons augmentent le risque d’hypertension chez la femme enceinte, dite hypertension gestationnelle.

 

Un risque de pré-éclampsie

Le don d’ovocytes est un traitement de plus en plus répandu contre l’infertilité ou les troubles de la fertilité. En 2010, ils représentaient 4 % de l’ensemble des traitements administrés. Cette alternative est couronnée de succès : une implantation sur deux aboutit à une grossesse viable. Elle est aussi considérée comme sûre. Pourtant, en examinant 580 grossesses dont 37 % issues d’un don d’ovocytes, les chercheurs de l’Institut Mutualiste Montsouris (Paris) ont observé davantage d’hypertensions gestationnelles lorsque les ovocytes proviennent d’une autre personne.

 

Après un don d’ovocyte, le risque d’hypertension gestationnelle est triplé par rapport à une fécondation in vitro (FIV) standard. Cela se traduit par une pression artérielle au-dessus de 140/90 mmHg à au moins deux reprises après 20 semaines de gestation. Le risque de pré-éclampsie grimpe aussi puisque la prévalence passe de 2,8 % à 11,2 % avec le don d’ovocytes. Cette maladie se manifeste par une pression artérielle élevée ainsi qu’un excès de protéines dans les urines. Sans compter que plus la mère est âgée, plus le risque de complications de ce type est élevé.

 

Prévenir et traiter tôt

Ces risques devraient être pris en compte lorsque les médecins et les patientes évoquent la solution du don d’ovocytes. Si en France, seules les femmes de moins de 43 ans peuvent en bénéficier, ce n’est pas le cas partout. Selon les derniers chiffres de l’ESHRE, 58 % des femmes qui ont eu recours à ce traitement étaient âgées de plus de 40 ans. Le cumul des risques ne doit pas être ignoré au moment de la grossesse, estime le Dr Hélène Letur, qui a présenté l’étude : « Des mesures préventives ainsi qu’une prise en charge sont nécessaires », insiste-t-elle. Cela signifie déterminer les facteurs de risque d’hypertension, mais aussi un traitement rapide dès que la maladie se déclare. Elle s’interroge aussi sur la conduite à adopter quant aux dons d’ovocytes : « A l’avenir, faudra-t-il appairer donneurs et receveurs selon leurs facteurs génétiques, ou bien envisager une préservation de la fertilité chez des femmes à haut risque d’insuffisance ovarienne précoce ? »