Triclosan et triclocarban… Vous ne connaissez par leur nom et pourtant ils font partie de votre quotidien. Pas moins de 2000 produits de tous les jours, tels que les savons, les dentifrices, les détergents, les tapis ou encore les jouets, en contiennent. Et ils pourraient bien constituer une menace pour notre santé.
Des chercheurs de l’université d’Arizona ont donc voulu mesurer l’exposition des femmes enceintes et des fœtus à ces antibactériens. Les résultats de leurs travaux viennent d’être présentés au congrès de la société américaine de chimie. « Nous avons relevé des traces de triclosan dans tous les échantillons d’urine des femmes enceintes que nous avons testées, a déclaré Benny Pycke, principal auteur de l’étude. Nous en avons aussi détecté dans la moitié des échantillons de sang de cordon, ce qui signifie que ces produits passent au fœtus. Des traces de triclocarban étaient aussi présentes dans de nombreux échantillons. »
Des composés efficaces mais dangereux
Ces résultats sont inquiétants dans la mesure où les dangers de ces composés antibactériens sont de plus en plus avérés. Des études ont en effet déjà démontré que leur exposition était associée à des troubles du développement et de la reproduction chez l’animal, et que risque était aussi probable chez l’homme. En outre, ces composés participeraient au développement de l’antibiorésistance, qui constitue une menace grandissante pour la santé publique. Les auteurs de ces derniers travaux ont, eux constaté un lien entre un taux élevé de bytyle parabène – couramment utilisé dans les produits cosmétiques – et des nouveaux-nés de petite taille.
La chasse aux antimicrobiens est ouverte
Bien sûr, le corps élimine rapidement le triclosan et le triclocarban, mais le danger persiste car l’exposition est constante et universelle. C’est la raison pour laquelle les autorités sanitaires et les firmes commencent à prendre des mesures. Le Minnesota est par exemple le premier état à avoir interdit l’utilisation de ces agents antimicrobiens dans certains produits à partir de janvier 2017. De leur côté, Johnson & Johnson ou encore Procter & Gamble ont annoncé leur intention de les bannir eux aussi de certains produits.