A leur naissance, les enfants prématurés présentent plus de risques que ceux qui naissent à terme. Pour la croissance physique, mais également pour le développement du cerveau. Toutefois, l’injection d’une hormone appelée érythropoïétine (EPO) pourrait changer la donne, selon une étude suisse publiée dans The Journal Of American Medical Association.
Une équipe de chercheurs de l’hôpital universitaire de la faculté de médecine de Genève a étudié les résultats d’Imagerie par résonance magnétique (IRM) sur 165 cerveaux de bébés prématurés. La moitié d’entre eux a reçu trois doses d’EPO dans les deux jours suivant leur naissance. L’autre moitié a eu un placebo. « Nous avons découvert que les cerveaux des enfants ayant reçu les doses d’EPO ont subi moins de dommages que les autres » explique Russia Ha-Vinh Leuchter, co-auteur de l’étude.
Effet neuroprotecteur
C’est la première fois qu’une étude prouve les effets bénéfiques sur les cerveaux des enfants prématurés. « Ce n’est que la première étape », précise le Pr Petra Hüppi, auteur principal de l’étude. Et d'ajouter : « Nous devons suivre les bébés concernés et faire d’autres IRM dans deux ou trois ans afin de voir si les déficiences cognitives que l’on observe généralement chez les enfants prématurées sont atténuées. Si cela s’avère être le cas, nous aurons franchi une étape importante dans la prévention des lésions cérébrales et de ses conséquences à long terme chez les bébés prématurés. »
L’hormone des athlètes
L'érythropoïétine (EPO) est une hormone qui stimule la formation et la croissance des globules rouges. Elle est produite en majorité par le rein. Elle est également utilisée comme produit dopant chez les athlètes de haut niveau. En effet, l’hormone peut augmenter l'apport en oxygène aux muscles et améliorer ainsi les performances sportives.
15 millions de bébés prématurés dans le monde par an
Un enfant né avant la 37ème semaine de grossesse est considéré comme un prématuré. Un suivi physique et neurologique est assuré dès sa naissance jusqu’à son entrée à l’école maternelle (à l’âge de 3 ou 4 ans.)
En France, le nombre de naissances d’enfants prématurés « ne cesse d’augmenter ». On en compte 60 000 en 2013, selon le Collectif de Prématurité. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recense quant à elle 15 millions de bébés nés prématurément chaque année dans le monde.