Une femme enceinte présentant une carence en fer est plus susceptible de donner naissance à une enfant autiste que les autres. C’est ce qu’affirme une étude publiée ce lundi dans the American Journal of Epidemiology. Selon les chercheurs, une femme âgée de 35 ans ou plus souffrant d’un problème métabolique tel que la pression artérielle ou l’obésité, aurait cinq fois plus de risque de donner naissance à un enfant autiste.
Supplémentations en fer
Réalisée par une équipe de l’Université de Californie, l’étude a porté sur 520 paires de mères d’enfants autistes et 360 mères d’enfants non autistes. Les chercheurs ont étudié le dossier médical des participantes pendant six ans, avant et après l’accouchement. Trois mois avant la conception de l’enfant jusqu’à l’accouchement, les chercheurs ont suivi l’apport en fer de ces femmes (viande, poisson, céréales, crustacés supplémentation en fer) Au terme de l’étude, les chercheurs ont constaté que les femmes ayant un apport de fer important étaient celles dont les enfants n’étaient pas autistes. « Le fer est essentiel au développement du cerveau, notamment en ce qui concerne la production de neurotransmetteurs, la myélanisation et le système immunitaire, trois facteurs en lien avec l'autisme », explique Rebecca Schmidt, auteur principal de l’étude.
C'est la première fois qu'une étude pointe la carence en fer comme un facteur de risque pour l'autisme chez la femme enceinte. « Si d’autres recherches sont nécessaires pour confirmer nos découvertes, celles-ci renforcent la pratique courante de prendre la dose recommandée de supplémentation en fer », conclut le Dr Schmidt.
Plusieurs grossesses accroissent le manque de fer
En France, la Haute Autorité de Santé préconise la supplémentation en fer afin de prévenir une anémie ferriprive (carence en fer.) Mais ce régime n’est pas recommandé de façon systématique chez toutes les femmes enceintes. Seules celles qui présentent un risque de carence martiale en bénéficient. Les facteurs responsables d’une anémie ferriprive sont nombreux : antécédents, saignements récents, femmes multipares, grossesses rapprochées, apport alimentaire insuffisant. L’hémogramme, un examen qui consiste à entre autre à détecter l’éventuelle présence d’anémie, n’est, en revanche, obligatoire qu’à partir du 2ème trimestre de la grossesse, où les besoins en fer sont de 30 mg à 50 mg.
L’apport nutritionnel recommandé pour femme âgée de 18 à 50 ans est de 18 mg. Chez la femme enceinte, ce besoin est 27 mg et de 30 à 50 mg à partir du 6ème mois de grossesse.