Lindsey et Stevie Justice vivent en Caroline du Nord avec leurs deux filles. Âgés de 30 ans, ils se sont rencontrés au collège, et ne se sont jamais quittés depuis. Pour sceller leur amour, le couple a souhaité avoir un troisième enfant.
Face aux difficultés rencontrées pour tomber enceinte, Lindsey Justice prend un traitement pour stimuler sa fertilité. Mais les médicaments ont un effet inattendu. Ce n’est pas un bébé, mais bien sept, qu’attend la jeune femme !
La famille Justice. Crédit photo : Weslie Woodley
Naissance à 21 semaines
Dès la première échographie, en juin, les médecins conseillent au couple de faire une réduction sélective – à savoir, d’avorter de quelques embryons pour donner aux autres une meilleure chance de survie et limiter les risques pour la femme enceinte. En fervents chrétiens, Lindsay et Steve refusent catégoriquement.
A douze semaines de grossesse, Lindsey Justice fait une première fausse couche, mais les autres fœtus sont intacts. Ce sont toutes des filles. Le couple a un objectif : tenir jusqu’à 23 semaines, date à partir de laquelle les bébés ont une chance de survie. Un but difficilement atteignable, tant les risques de naissance prématurée sont élevés lors des grossesses multiples.
De fait, à 21 semaines, la jeune femme perd les eaux. En dix minutes, elle donne naissance à ses six enfants, qui ne survivront pas plus de deux heures. Malgré l’issue tragique de sa grossesse, Lindsey Justice a expliqué à la presse américaine ne pas regretter d’avoir refusé une réduction sélective.
La réduction embryonnaire, une technique sûre
La technique est pourtant réputée sûre et efficace. L’opération se fait en hôpital de jour. La plupart du temps, une grossesse multiple (3 ou plus) est réduite en grossesse gémellaire, de manière à obtenir des jumeaux. Les grossesses ainsi réduites ont à peu près le même pronostic que si elles avaient été gémellaires dès le début.
La principale complication d’une réduction embryonnaire est la fausse couche spontanée (dans environ 4 % des cas). Généralement, elle survient après une infection au niveau du placenta quelque temps après le geste. Mais heureusement, pour la majorité des femmes, la grossesse se poursuit normalement.
En France, cette opération est plutôt rare, car le taux de grossesses multiples est lui-même assez faible. Les embryons avortés ne sont pas choisis au hasard mais sur différents critères - existence d’une malformation, anomalie chromosomique… Si tous les fœtus sont « normaux », le médecin les sélectionne selon leur accessibilité et leur position par rapport au col de l’utérus.
Les risques d’une grossesse multiple
Plus le nombre d’embryons est élevé, plus les risques pendant la grossesse sont importants – ce qui explique pourquoi cette jeune américaine a perdu tous ses bébés. Dès lors qu’une femme attend deux bébés, sa grossesse est considérée comme « à risque ». Ces complications peuvent aller de l’albuminurie à l’œdème, en passant par des hémorragies (quand l’utérus est distendu et le placenta trop gros). Enfin, les naissances prématurées sont beaucoup plus fréquentes. On estime que 25% des naissances prématurées sont liées à des grossesses multiples.