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Selon une étude américaine

Fumer pendant la grossesse altèrerait l'ADN du nouveau-né

Par la rédaction

Une étude menée aux Etats-Unis vient de conclure que les bébés des mamans qui fument pendant qu’elles sont enceintes auraient moins de cortisol, cette hormone qui intervient dans la régulation du stress.

Dave Penman / Rex Featu/REX/SIPA

Fumer pendant la grossesse pourrait jouer sur les taux de cortisol du nouveau-né, ainsi que sur son ADN. C’est ce que les chercheurs de l’Hôpital Miriam (Providence, état de Rhode Island, Etats-Unis), ont conclu après avoir analysé les données de 100 couples mère-enfant en bonne santé.


La communauté scientifique s’accorde à dire que le fait de fumer pendant la grossesse est associé avec des déficits neuro-comportementaux pour l’enfant ; toutefois, les mécanismes qui conduisent à ces déficits demeurent inconnus. Les auteurs de l’étude ont donc voulu tester l’hypothèse selon laquelle le fait de fumer pendant la grossesse pourrait avoir des conséquences sur l’axe hypothalamo-pituito-surrénalien. Cet axe, également appelé axe du stress, désigne les voies de fonctionnement de différentes glandes et hormones conduisant à la sécrétion de cortisol et donc à la régulation du stress.


Un taux de cortisol plus bas chez les nouveaux-nés

Le cortisol est une hormone du stress, sécrétée par la glande corticosurrénale. Pendant leur premier mois de vie, les nouveaux-nés des femmes qui ont fumé pendant leur grossesse ont des taux de cortisol plus bas comparé aux nouveaux-nés dont la mère n’a pas fumé. Leur réponse au stress est également moins élevée que les bébés qui n’ont pas été exposés.

Grâce à des analyses exploratoires du placenta des mères, les auteurs de l’étude ont également observé des altérations dans l’ADN pour un gène en particulier qui régule le passage du cortisol de la mère au fœtus. L’étude a été publiée dans la revue Psychoneuroendocrinology. L’auteure principale du projet, Laura R. Stroud, a déjà précédemment publié des études sur les conséquences du tabac pendant la grossesse.

Les auteurs de l’étude ont conclu que les résultats allaient dans le sens de leur hypothèse de départ, selon laquelle le fait de fumer pendant la grossesse conduit à des dérèglements de l’axe hypothalamo-pituito-surrénalien. 

« Ces modifications dans les hormones du stress, la réponse au stress, et l'ADN peuvent expliquer les liens entre le tabagisme des mères pendant la grossesse et le risque que leurs enfants aient des problèmes de comportement et de dépendance à la nicotine dans la vie plus tard. Nos résultats offrent une raison de plus aux mères pour cesser de fumer. Ils mettent également en évidence la nécessité d'une intervention précoce auprès des bébés nés de mères qui fument pendant la grossesse et des mères elles-mêmes,» conclut l'auteure de ces travaux.