C’est un anniversaire en demi-teinte pour le mouvement des sages-femmes françaises. En grève depuis un an, elles restent mobilisées mais les négociations avec le gouvernement « sont au point mort », regrette Yannick Lartigue, représentant de la CFTC au sein d’un collectif regroupant syndicats et associations de sages-femmes, fer de lance du mouvement.
Premier échec : la demande d'être reconnues en premier recours lors d'un suivi de grossesse normal, qui ferait des sages-femmes le professionnel de référence pour le suivi gynécologique des femmes ne présentant pas de pathologies. Autre espoir déçu, le statut de praticien hospitalier, la principale revendication du Collectif des sages-femmes, ne leur a pas été accordé au terme des discussions entre les différentes parties. Ce statut est celui des médecins, des pharmaciens ou des dentistes.
Des résultats mitigés
Toutes les sages-femmes ne sont cependant pas aussi pessimistes. Même si Angèle Ratzmann, secrétaire fédérale de la CFDT santé-sociaux, avoue des résultats mitigés, elle énonce quand même quelques avancées obetnues par la mobilisation et les discussions avec les autorités, en particuleir au niveau des salaires.
Ecoutez Angèle Ratzmann, secrétaire fédérale de la CFDT santé-sociaux : « Le gain immédiat sera très inégal mais sera quand même de 46 à 245 euros par mois pour les sages-femmes en fonction de leur position dans la grille des salaires. »
Autre avancée : « Le corps des sages-femmes des hôpitaux nouvellement créé se différencie bien de la filière des personnels soignants paramédicaux » ajoute-t-elle. C’est une première pour la fonction publique hospitalière qui est paradoxalement la seule qui n’intègre pas les médecins, le personnel médical. » Des progrès ont donc été faits, selon le syndicat qui était de toute façon opposé au statut de praticien hospitalier.
Pour la suite du mouvement, « le texte est dans les mains du Conseil d’Etat donc nous attendons qu’il donne son accord », explique Angèle Ratzmann. Le Conseil devrait rendre son verdict « avant la fin de l’année ».
Assuré le suivi médical de la grossesse
Aujourd'hui, en France, plus de 20 000 sages-femmes sont en activité dont plus de la moitié dans le secteur hospitalier. Exerçant une profession "médicale", la sage-femme effectue, en toute autonomie, l'examen prénatal nécessaire à la déclaration de grossesse, assure le suivi médical de la grossesse, le dépistage des facteurs de risque et des pathologies, l'accompagnement psychologique de la future mère et les séances de préparation à l'accouchement.
Par ailleurs, elle prescrit aussi des examens et thérapeutiques (médicaments, vaccinations, dispositifs médicaux) nécessaires au bon déroulement de la grossesse, de l'accouchement et des suites de couches. Elle pratique également les consultations, les échographies obstétricales, y compris dans le cadre du diagnostic anténatal, l'accouchement et ses suites. En d'autres termes, le médecin gynécologue intervient surtout lors des grossesses pathologiques, c'est-à-dire avec complications.