Faire une mammographie n’est pas une partie de plaisir pour la majorité des femmes. Pour que l’image soit exploitable et que la dose de radiation utilisée soit réduite, l’appareil doit presser fortement le sein. Une pression souvent extrêmement douloureuse pour les patientes qui rechignent parfois à revenir faire un autre examen. Une étude publiée dans One study montre d’ailleurs que, parmi les femmes qui ne sont pas retournées faire leur deuxième mammographie, 46 % citaient comme raison la douleur de l’examen.
Pour contourner cet obstacle majeur au dépistage, une équipe hollandaise a mis au point un système de mammographie qui devrait changer la vie des femmes. « Les manipulateurs en électroradiologie médicale ne peuvent estimer la pression sur le sein qu’en se fiant à la fois à la force de la machine et à l’aspect visuel et tactile du sein », selon Woutjan Branderhorst, chercheur au département d’ingénierie biomédicale du centre médical académique d’Amsterdam et qui présentera son nouveau système dimanche à la réunion annuelle de la société radiologique d’Amérique du nord. D'ailleurs, la mesure de la force de la machine ne peut pas donner une bonne indication de la douleur de la patiente car « ce qu’elle ressent n’est pas une force mais une pression ».
Comme les femmes n’ont pas toutes des seins de la même taille ou de la même densité, l’examen n’entraîne pas la même douleur pour toutes les femmes. Une femme avec des petits seins pourrait ainsi ressentir plus de douleur car une même force de la machine sera exercée sur une plus petite surface.
Le nouveau système, qui s’installe sur les appareils déjà existants, permet de mesure et d’afficher en temps réel quelle pression la femme ressent réellement durant son examen. Et les résultats sont plutôt encourageants : les 433 hollandaises testées ont ainsi déclaré ressentir une douleur 10 à 24 % moins importante grâce au nouveau système, et les « douleurs sévères » ayant même baissées de 46%, sans interférer sur la qualité de l’image.
Une innovation qui pourrait inciter les femmes - échaudées par leur première expérience - à se faire à nouveau dépister. En France, 2 tiers des femmes de 50 à 74 ans s'étaient fait dépister en 2012.