L’autisme et le retard de développement pourraient trouver leur origine dès la grossesse. En cause : la pré-éclampsie qui pourrait être la cause de ces deux troubles, selon une étude parue dans le JAMA Pediatrics.
La pré-éclampsie est une pathologie de la grossesse caractérisée par une élévation de la pression artérielle se produisant au plus tôt au milieu du deuxième trimestre (après vingt semaines d’aménorrhée) et qui s’accompagne d’une élévation de la quantité de protéines présente dans les urines.
Durant 7 ans, l’étude a suivi le développement de 1 061 enfants dont les mères avaient souffert de pré-éclampsie lors de la grossesse. 517 étaient diagnostiqués autistes, 194 étaient atteints de retard de développement sans autisme, et 350 enfants ne présentaient aucune de ces pathologies. Les résultats de l’étude montrent que les enfants dont la mère souffrait de pré-éclampsie durant la grossesse seraient deux fois plus touchés par un trouble du spectre autistique (TSA) que les autres.
Stress oxydatif et hypoxémie progressive
« Nous avons constaté un lien significatif entre la pré-éclampsie et le syndrome de l'autisme ainsi qu'avec des retards de développement qui augmentent avec le degré de sévérité de la pathologie », résume Cheryl Walker, professeur adjoint de gynécologie à la division de médecine maternelle et du fœtus de l'Université de Californie Davis MIND Institute.
Selon l’étude, cette pathologie entraîne « une restriction de l’oxygène et du transfert de nutriments au niveau du placenta, ainsi qu’un stress oxydatif, tandis que le fœtus pourrait lui souffrir d’une restriction de la croissance et une hypoxémie progressive (c’est-à-dire une diminution de la quantité d’oxygène transportée dans le sang). Des symptômes qui sont des mécanismes potentiellement à l’origine d’un retard du développement neuronal. »