Perdre du poids, mais aussi en prendre, ce n’est pas bon pour les os, en particulier pour les femmes ménopausées, selon une étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ). Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont étudié les données de la cohorte Women’s Health Initiative, soit plus de 120 000 femmes ménopausées qui avaient entre 50 et 79 ans au début de l’étude et qui ont été suivies en moyenne 11 ans de 1993 à 2013. Ajoutons que ces femmes devaient, pour pouvoir participer à la cohorte, ne pas avoir de problèmes cardiaque, pulmonaire, rénaux et hépatique sérieux, et avec une espérance dvie d'au moins 3 ans.
Les résultats de cette nouvelle étude - la première à « se focaliser spécifiquement sur l’influence du changement de poids et les fractures des membres inférieurs, supérieurs et du centre du corps », selon les auteurs – sont impressionnants . Ainsi, les femmes, qui ont perdu « au moins 5 % de leur masse corporelle, ont, environ, 65 % de risque de plus de se fracturer la hanche, 30 % de risque en plus de se faire une fracture axiale (bassin, hanche et vertèbres) et 9 % de risque de plus de se fracturer un membre supérieur ».
La graisse peut parfois protéger contre les fractures
Pour les femmes ayant pris « au moins 5 % de masse corporelle, les risques de se fracturer un membre inférieur ou supérieur augmentent de 10 % et 18 %, quand on les compare aux femmes qui ont gardé un poids constant », selon les chercheurs. En revanche, aucune différence n’a pu être observée au niveau des fractures axiales pour les patientes qui prennent du poids, probablement parce qu'à cette endroit, la graisse forme une sorte de petit coussin qui protège contre les fractures !
Pour Bernard Cortet, professeur de rhumatologie au CHU de Lille, « les mécanismes qui sous-entendent les fractures chez les obèses et chez les personnes qui prennent du poids sont les mêmes. »
Ecoutez le Pr Bernard Cortet, rhumatologue au CHU de Lille : « Quand on augmente son poids, l'impact avec le sol est plus conséquent que chez le sujet dont le poids est inférieur, donc ce seul facteur mécanique fait que l’os va pouvoir se fracturer ».