Des maladies infectieuses contractées par la mère en cours de grossesse peuvent
interférer avec le développement foetal. L'infection maternelle peut être reconnue soit
par l'apparition de signes cliniques, soit par une surveillance sérologique systématique.
L'information portant sur les facteurs de risque d'infection durant la grossesse et
l'éventuelle transmission au foetus doit être adaptée au contexte et modulée en
fonction de la situation de la femme avec trois niveaux
d'information :
• Des informations sur les mesures d'hygiène et précautions générales sont
données à chaque femme enceinte (alimentaire, corporelle, générale, en
particulier le lavage fréquent des mains).
• Des indications plus spécifiques en fonction du mode de transmission de l'agent
infectieux sont données lorsqu'il existe un facteur de risque.
• En cas de symptôme faisant évoquer une éventuelle infection, l'information porte
plus spécifiquement sur la signification des résultats des examens, les
précautions immédiates à prendre et l'orientation vers une équipe de
spécialistes.
Infections dont le dépistage est réglementairement obligatoire au cours de la
grossesse
Rubéole
En l'absence de résultats écrits faisant considérer l'immunité comme acquise, la
sérologie est proposée de façon mensuelle jusqu'à 18 semaines d'aménorrhée.
La vaccination proposée juste après la naissance, en cas d'absence d'immunité, offre
une protection lors de futures grossesses. Elle doit être associée à une contraception.
Syphilis
La détection de la syphilis doit être prescrite au début de la grossesse car le traitement
de la syphilis est bénéfique à la mère et au foetus .
Toxoplasmose
En l'absence de résultats écrits faisant considérer l'immunité comme acquise, la
surveillance sérologique mensuelle est systématique durant la grossesse et dans les
jours qui suivent l'accouchement. Pour l'information à délivrer sur les mesures
préventives, se reporter au chapitre sur les risques infectieux alimentaires.
Hépatite virale B
La recherche de l'antigène HBs doit être proposée à la consultation prénatale du 6e
mois afin que des mesures efficaces puissent être prises après l'accouchement pour
diminuer le risque de transmission de la mère à l'enfant .
La vaccination de l'entourage, si séronégatif, permet de diminuer le risque de
transmission.
Infections dont le dépistage est à proposer systématiquement
HIV
Une sérologie VIH doit être proposée en début de grossesse car des interventions
prénatales appropriées peuvent réduire le risque de transmission de la mère à l'enfant
. Le consentement de la femme est obligatoire.
Une femme séropositive est prise en charge par une équipe spécialisée.
Streptocoque groupe B
Le dépistage du streptocoque B est recommandé entre 35 et 38 semaines d'aménorrhée pour toutes les
femmes enceintes .
Infections dont le dépistage est à proposer éventuellement
Bactériurie asymptomatique
La bactériurie asymptomatique peut être diagnostiquée par un examen
cytobactériologique des urines en début de grossesse. Son diagnostic et son
traitement réduisent le risque de naissance prématurée . La pertinence du
dépistage chez une population de femmes à bas risque obstétrical n'a pas été
démontrée.
Infection vaginale asymptomatique
Le dépistage d'une bactériose vaginale (germes anaérobies) peut être proposé au
début du deuxième trimestre de la grossesse dans la mesure où le traitement diminue
le risque de prématurité . La pertinence du dépistage en routine chez une
population de femmes à bas risque obstétrical n'a pas été démontrée.
Hépatite virale C
Une sérologie de l'hépatite C n'est pas systématique car il n'y a pas d'élément en
faveur d'un rapport coût-efficacité favorable , sauf chez les populations à
risque (personnes toxicomanes ou transfusées).
Herpès génital
Le diagnostic et le traitement de l'herpès génital sont urgents en raison de la gravité du
pronostic foetal. L'interrogatoire doit systématiquement rechercher les antécédents de
lésions génitales évocatrices d'herpès chez la femme enceinte et son partenaire.
L'intérêt d'une sérologie systématique chez la femme enceinte et son partenaire pour
dépister des couples séro-discordants n'est pas démontré, cette pratique n'est pas
recommandée.
Les signes cliniques doivent être recherchés systématiquement en particulier au
dernier mois de grossesse. Lors des poussées, il est impératif de prouver l'herpès
génital par des examens virologiques directs : 1) à tout moment si l'infection n'a jamais
été démontrée par un examen virologique antérieur ; 2) au cours du dernier mois de
grossesse.
Infections dont le dépistage biologique systématique n'est pas proposé
Chlamydia trachomatis
Le dépistage systématique des infections à chlamydia asymptomatiques n'est pas
proposé car son efficacité et son rapport coût-efficacité ne sont pas démontrés. En
revanche, toute femme enceinte présentant une cervicite, une dysurie ou une autre
maladie sexuellement transmissible doit bénéficier d'un prélèvement endocervical à la
recherche de Chlamydia trachomatis.
Cytomégalovirus
La détection systématique du cytomégalovirus chez la femme enceinte n'est pas
étayée par les preuves disponibles et ce test n'est donc pas proposé.