30,5 jours, c'est le délai d'attente moyen pour obtenir en urgence un rendez-vous d'examen d'imagerie par résonance magnétique (IRM). Un constat inquiétant révélé cette année encore par l’association Imagerie santé avenir (Isa) dans sa dixième enquête annuelle parue jeudi 25 avril. Le délai a légèrement augmenté par rapport à l’an dernier où il s’établissait à 29 jours. C'est deux fois plus que les objectifs du Plan cancer 2009-2013 qui fixait pour 2010 un temps d'attente moyen de 15 jours.
Pour réaliser cette étude, l'ISA procède de la même manière depuis 2003 : ses enquêteurs demandent par téléphone un rendez-vous pour réaliser une IRM lombaire en urgence dans le cadre d'une recherche d'extension d'un cancer. Et les résultats rapportés dévoilent une fois de plus de profondes disparités régionales. Alors que le délai d'attente frôle les 50 jours en Pays-de-Loire (45,4) ou en Basse-Normandie (49,7), il tourne autour de 25 jours dans le Nord-Pas de Calais (21,6) ou en Champagne-Ardenne (26,6). Au final, nulle part en France le temps d'attente tombe sous les 20 jours et près de la moitié des Français (46%) vivent dans des régions où le délai dépasse les 30 jours.
L’association impute ces mauvais résultats de l'imagerie française au sous-équipement en matériel. En effet, « avec un taux très faible de nouvelles installations », seulement 28 en un an (+4,5%, soit deux fois moins qu’en 2011), la France reste toujours dans les dernières places de l’Europe de l’Ouest pour l’IRM. Le pays compte ainsi seulement 10,1 appareils par million d’habitants. A titre de comparaison, le Danemark et l'Allemagne frôlent, eux, les 30 appareils par million d'habitants. Selon les auteurs de l'enquête, « il faudrait environ 1 260 IRM, contre 646 aujourd'hui, pour rejoindre la moyenne européenne et se rapprocher du respect des bonnes pratiques et d'exigences éthiques évidentes ».