L’étude Ifop/Capital Image a révélé que 13% des Français connaîtraient l’angoisse d’être atteints d’une maladie ou d’en développer une. En conséquence, près des trois quarts de ces français angoissés vont rechercher de l’information sur Internet et 61% vont en discuter avec leurs proches. Ceux-ci vont également consulter leur médecin (59%), voire plusieurs médecins.
Parmi cette proportion de Français angoissés, une part souffre d’un trouble hypocondriaque. La première image qui vient à l’esprit lorsque l’on parle d’hypocondrie est peut-être celle du malade imaginaire de Molière. Et plus de 355 ans plus tard, l’hypocondrie inspire toujours : elle sera notamment le thème central de la prochaine comédie de Dany Boon, Supercondriaque. Mais en réalité, l’hypocondrie est tout à fait sérieuse et bien plus complexe qu’elle n’y paraît.
Supposer une maladie fictive
Le terme hypocondrie vient d’une part du grec hypo (qui signifie sous) et khondros (pour cartilage des côtes). Le terme était employé pour des individus qui souffraient de douleurs sous les côtes, qui ne pouvaient donc pas être palpées par les médecins. Aujourd’hui, ce trouble anxieux est un syndrome qui est défini par l’apparition d’anxiété produite à outrance par rapport à la santé d’une personne. La personne hypocondriaque est fortement tournée vers l’observation et l’écoute de son corps, et est encline à déterminer les causes de ses troubles supposés. Ce trouble est défini dans le DSM-IV, le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, entre autres selon le critère de diagnostic suivant :« préoccupation centrée sur la crainte ou l’idée d’être atteint d’une maladie grave, fondée sur l’interprétation erronée par le sujet de symptômes physiques, qui persistent malgré un bilan médical approprié et rassurant ».
Soigner l’hypocondrie
Il est possible de sortir de l’hypocondrie, lorsque celle-ci devient invalidante dans le quotidien des personnes concernées. On peut alors envisager une thérapie cognotivo-comportementale ou encore de l’hypnose par exemple. Si la thérapie ne fonctionne pas, il est également possible dans certains cas d’avoir recours aux médicaments. Les anti-dépresseurs, par exemple, vont avoir comme fonction de mettre de la distance entre la personne et les symptômes qu’elle ressent. Le patient va alors pouvoir retrouver la juste appréciation de ses symptômes. En résumé, l’hypocondrie n'est pas à prendre à la légère… mais elle n’est pas une voie sans issue.