Alors que le cœur artificiel bat depuis bientôt un mois dans le cœur du 1er patient toujours hospitalisé à Paris, une équipe de Los Angeles vient d’élucider le mécanisme naturel du battement cardiaque. Comment expliquer que les milliards de cellules cardiaques parviennent à battre à l’unisson ? Le mérite de cette synchronisation parfaite revient à six protéines, et non pas une comme on le croyait jusqu’ici, les connexines 31, qui assurent la communication électrique entre chacune des cellules cardiaques.
En fonction de l’intensité du signal électrique qui doit passer de cellules en cellules, le nombre et le type de connexines produites à partir d’un même gène varie. Mais pour que deux cellules puissent communiquer entre elles, il faut que 2 connexines du même type forme un canal permettant, en quelque sorte, le passage du signal électrique.
Une découverte majeure pour les anomalies du rythme cardiaque
Les chercheurs ont observé qu’une classe de médicaments, les inhibiteurs de mTOR, notamment utilisés pour limiter les rejets lors des transplantations cardiaques, étaient capables de modifier la répartition des différentes connexines dans les cellules, jouant ainsi sur l’importance de la coordination électrique au sein du muscle cardiaque.
« Les implications de cette découverte sont majeures pour l’arythmie et l’insuffisance cardiaque », souligne le Pr Eduardo Marban, l’un des auteurs de cette étude. Un battement cardiaque erratique peut en effet être une cause de décès ou de pathologie cardiaque grave comme la fibrillation atriale, un trouble du rythme de plus en plus fréquent chez les personnes âgées.
Cette étude ouvre donc des perspectives thérapeutiques dans les pathologies du rythme cardiaque. Mais les connexines étant impliquées dans la communication entre cellules dans plusieurs organes, comme par exemple les cellules du pancréas productrices de l’insuline, les chercheurs pensent que ces inhibiteurs de mTOR pourraient se révéler utiles aussi dans d’autres domaines.