Nos descendants seront-ils les héritiers malheureux de ce que nous mangeons. La réponse est probablement oui si l’on en croit une étude rapportée par le journal le Monde. Elle concerne le bisphénol A (BPA), ce perturbateur endocrinien qui entre dans la composition de nombreux produits de la vie quotidienne, comme les bouteilles, les conserves ou les canettes.
Plusieurs rapports ont mis en évidence les dangers d’une exposition, même à faible dose, de ce composé chimique qui passe par les denrées alimentaires. La baisse de la fertilité et l’augmentation des risques de cancer sont aujourd’hui avérés.
Mais le BPA induit aussi des troubles comportementaux sur quatre générations même si celles-ci n’ont pas été exposées directement au perturbateur. C’est que viennent de démontrer des scientifiques américains sur les souris.
Pendant les dix derniers jours de leur gestation, explique le journaliste Stéphane Foucart, des souris pleines ont ingéré quotidiennement 20 microgrammes de BPA tandis que le groupe témoin a reçu une nourriture saine. Ces doses sont comparables à celles auxquelles est confrontée la population générale. « Le jeunes exposés in utéro au BPA ont montré des « interactions sociales réduites » par rapport aux autres. Cette perturbation du comportement a été constatée sur les trois générations suivantes de souris.
Les chercheurs ont également observé que les concentrations de vasopressine et d’ocytocine, deux hormones qui jouent un rôle sur le comportement social, étaient altérées sur les quatre générations de souris exposées au BPA.
Les agences européenne et américaine, rappelle le quotidien, ne considèrent toujours pas ce perturbateur endocrinien comme dangereux aux niveaux courants d’exposition dans la population.