Vivre en couple, c’est partager la vie quotidienne de son conjoint… mais aussi ses maladies. Une étude de l’université McGill (Canada), publiée ce 23 janvier dans BMC Medicine, suggère que le diabète de type 2 d’un époux ou d’une épouse est un facteur de risque à ne pas négliger.
Une équipe de l’université McGill a tenté de déterminer dans quelle mesure la maladie du conjoint peut influencer le risque de la développer soi-même. Ils sont partis d’un postulat simple : on partage souvent au sein d’un couple les comportements à risque comme les mauvaises habitudes alimentaires ou une faible activité physique. Il n’est donc pas improbable que les conjoints partagent aussi un diabète de type 2. Pour le confirmer, les chercheurs ont passé en revue les résultats de 6 études menées auprès de près de 75 500 couples.
Un risque de diabète augmenté de 26% pour le conjoint
Les études qui ont examiné des tests sanguins ont montré que le risque est presque deux fois plus élevé lorsque le conjoint est atteint de diabète de type 2. Au final, les chercheurs estiment qu’il est augmenté de 26%. Le risque de prédiabète, qui se manifeste par une glycémie élevée sans toutefois atteindre le niveau d'un diabète, est également plus élevé au sein d’un couple dont un membre est diabétique. « Lorsque nous évaluons les antécédents médicaux des patients, nous nous intéressons à leurs antécédents familiaux. Notre étude suggère qu’il faudrait peut-être aussi nous intéresser aux antécédents familiaux du conjoint », estime le Dr Kaberi Dasgupta, auteur principal de l’étude.
Plus facile de combattre le diabète en couple
Ces résultats devraient inciter à améliorer le dépistage du diabète de type 2, mais aussi et surtout à pousser les couples à agir ensemble pour lutter contre le risque de développer la maladie. Côté couple, il s’agit simplement d’agir sur les comportements, pour mener une vie plus saine (alimentation et activité physique). « C’est un défi qu’il est plus facile de relever avec l’aide d’une personne qui partage votre quotidien », insiste le Dr Dasgupta.
Côté médecins, améliorer le dépistage passera par l’élaboration de stratégies qui incluent les deux membres du couple. « Nous savons que les hommes sont moins enclins que les femmes à consulter le médecin de façon régulière, ce qui peut contribuer à retarder le dépistage du diabète chez ces derniers. Les hommes qui vivent en couple seraient donc ceux qui ont le plus à gagner d’un tel suivi médical », anticipe le Dr Dasgupta.