La ministre de la Santé Marisol Touraine s'inquiétait mercredi 22 mai du taux de tabagisme très élevé des femmes enceintes (24%). La France serait d'après une étude récente le pays d'Europe dans lequel les femmes fument le plus au cours de la grossesse. L'acte est pourtant préjudiciable au bon développement du futur bébé.
En effet, la nicotine qui passe au travers du placenta est absorbée par le foetus, c'est ce qu'on appelle le tabagisme passif in utéro. Le monoxyde de carbone provenant de la fumée des cigarettes passe ainsi dans le sang du foetus et peut le priver partiellement d'oxygène. Autre effet néfaste, le tabagisme de la mère entraîne une difficulté pour le foetus à prendre du poids. Cela aura pour conséquence une diminution du poids de l'enfant à la naissance, d'environ 200 grammes au minimum. Mais aussi une diminution de la taille et du périmètre crânien du bébé. Le risque de donner naissance à un enfant pesant moins de 2,5 kg, est ainsi deux fois plus élevé chez les femmes qui fument.
D'autre part, après la naissance, le nourrisson qui a été exposé au tabagisme passif durant la gestation rencontrera plus souvent des problèmes respiratoires comme l’asthme que les autres enfants. Il présentera également un risque de mort subite multiplié par 3.
Enfin, du côté de la mère, les fumeuses voient leur risque de faire une fausse couche ou d’accoucher prématurément multiplié par 2. Le risque de grossesse extra-utérine est aussi multiplié par 1,5 lorsque la future maman fume moins de 10 cigarettes par jour, par 3 à partir de 20 cigarettes et par 5 au-delà de 30.