L’herpès génital est une maladie infectieuse sexuellement transmissible (IST) très contagieuse, y compris pour le nouveau-né. Après la primo-infection, le virus s’endort mais réapparaît par poussées régulières, sous forme de petites cloques douloureuses et contagieuses.
Des mots pour les maux
L'herpès génital est une infection locale avec un Herpes Simplex Virus, le HSV-2.
L’infection provoque une lésion de la peau à type d’induration rouge et recouverte de petites bulles : les « vésicules ».
Une des complications est la transmission au nouveau-né lors de l’accouchement avec un risque d’infection de son cerveau, « l’encéphalite herpétique ».
Après la phase d’infection aiguë, le virus devient « latent ». Le plus souvent, le virus va réapparaître périodiquement dans la zone où il est entré dans l’organisme : ce sont les « poussées d’herpès » ou récidives ou « récurrences ».
L’herpès génital est une infection virale sexuellement transmissible et récidivante qui fait partie des infections sexuellement transmissibles (IST). Après, la guérison de la primo-infection, cette infection localisée peut réapparaître spontanément plusieurs fois chez la même personne.
La « primo-infection » correspond au premier contact entre le virus et l’organisme. En dehors du cas de la transmission mère-enfant, elle se produit lors d’un rapport sexuel de tout type, avec ou sans pénétration, y compris un rapport bucco-génital, avec des signes plus ou moins intenses.
Le partenaire sexuel qui transmet la maladie peut avoir des lésions d’herpès sur le sexe (vésicules ou petites ulcérations regroupées « en grappe ») mais, lors d’un herpès de la lèvre ou « bouton de fièvre », le virus est présent sur les lèvres et peut être transmis au niveau du sexe en cas de rapport bucco-génital, ou à l’anus, en cas de rapport bucco-anal. Le principal problème est que, parfois, le partenaire peut être simplement porteur du virus dans ses muqueuses sans aucun signe apparent, mais rester contagieux.
Une fois contracté, le virus de l'herpès va rester à vie dans l’organisme.
Après la phase d’infection aiguë, le virus devient « latent » : il s'endort pendant une période allant de quelques semaines à plusieurs années, voire définitivement.
Mais le plus souvent, le virus va réapparaître périodiquement dans la zone où il est entré dans l’organisme : ce sont les récidives ou « poussées d’herpès ». Certains facteurs les favorisent comme le stress, la fatigue, une infection, une baisse des défenses immunitaires ou pendant les règles chez la femme.
Les récidives sont plus fréquentes au cours de l’année qui suit la primo-infection, puis s’estompent, soit sous l’effet du traitement, soit spontanément.
La première infection par le virus (ou « primo-infection ») peut passer inaperçue ou des lésions peuvent apparaître environ 5 à 10 jours après un contact contaminant, soit au niveau de la peau, soit au niveau des muqueuses.
Cette primo-infection peut se manifester par des lésions minimes ou modérées d’herpès : ce sont de petites cloques groupées en « bouquet » sur la peau ou la muqueuse génitale ou anale. Elles ressemblent à de petites bulles remplies d’un liquide transparent. Ces lésions peuvent provoquer des irritations, des démangeaisons, des picotements, des brûlures, une gêne, voire une douleur. La rupture de ces vésicules conduit à des « ulcérations » de la peau ou des muqueuses, parfois très douloureuses, qui guérissent sans séquelles en une dizaine de jours.
Chez la femme, ces lésions peuvent s'accompagner d'un œdème très important de la vulve et du vagin (« vulvo-vaginite ») qui peut conduire à une gène pour uriner, ou même l'empêcher d'uriner. Dans les 2 sexes, il peut y avoir une inflammation de l’anus et du rectum (ou « ano-rectite »).
Il peut s’y associer des ganglions dans les plis de l'aine (adénopathies inguinales), de la fièvre, des courbatures et des maux de tête.
Certaines personnes, hommes ou femmes, peuvent avoir été en contact avec le virus et ne jamais développer de signes apparents de l’herpès génital. Le virus peut cependant être présent sur leurs muqueuses de façon intermittente et être contagieux à cette occasion.
• Chez la femme, les récidives se manifestent d’abord par des signes annonciateurs sous forme de picotements, de sensations de brûlure ou de douleur au niveau de la vulve ou du vagin. Puis une rougeur apparaît au niveau de la vulve ou du vagin, suivie de petites cloques, gonflées d’un liquide clair qui fourmille de virus. Ces cloques vont ensuite se rompre et évoluer vers de petites plaies circulaires à vif (« érosions »), parfois très douloureuses. La cicatrisation n’intervient qu’au bout de 2 à 3 semaines. Ces signes peuvent être accompagnés de pertes vaginales. Il existe généralement des lésions d’herpès à proximité des organes sexuels : cuisses, anus, fesses...
Parfois, les lésions sont localisées profondément dans le vagin, voire sur le col de l’utérus, et il n’y a pas de signes apparents, ce qui rend le diagnostic difficile (les signes ne sont pas visibles à l’œil nu) et la malade très contagieuse.
• Chez l’homme, les récidives se manifestent par des signes annonciateurs également sous forme de picotements, de sensations de brûlure ou de douleur au niveau du gland, du prépuce ou du pénis (fourreau). Puis, apparaissent des rougeurs, des cloques puis des croûtes, souvent moins douloureuses que chez la femme et disparaissant plus rapidement. Peuvent si associer des lésions d’herpès sur les cuisses, l’anus, les testicules ou les fesses. Lorsque des lésions se trouvent sur les testicules, l’herpès est particulièrement gênant et long à cicatriser.
Il s’agit d’une infection virale sexuellement transmissible (IST). Le virus de l'herpès est un virus fragile, qui ne vit que très peu de temps en dehors de son hôte. Il n'existe donc pas de risque de transmission indirecte dans les piscines ou par le siège des toilettes.
La contamination ne s'effectue que par un contact direct, de muqueuse à muqueuse, lors d'un rapport sexuel avec quelqu'un qui a des lésions apparentes sur le sexe ou la bouche ou, au contraire, avec quelqu'un qui n’a pas de lésions apparentes mais excrète du virus dans ses sécrétions génitales.
• Lors de la contamination, le virus infeste les cellules superficielles de la peau (kératinocytes) ou des muqueuses. Ce virus est toxique pour ces cellules et entraîne leur gonflement, puis il se propage le long des nerfs pour aller se nicher dans un ganglion nerveux situé à proximité de la colonne vertébrale et correspondant à l’innervation de la zone infectée. Là, il s'endort, c'est-à-dire qu'il devient « latent » pendant une période qui peut être éminemment variable, de quelques semaines à plusieurs années… Il peut même ne plus jamais faire parler de lui.
• Lors d'une récidive, ce virus migre le long du nerf dans le sens inverse, jusqu'au niveau des cellules épithéliales (cellules de l'épiderme) qu'il réinfecte. Il redonne ainsi les mêmes lésions, vésicules regroupées en « bouquet », puis ulcérations. Ces lésions sont souvent moins intenses et moins nombreuses lors de la récurrence par rapport à la primo-infection, et elles cicatrisent plus rapidement que lors de la primo-infection, mais elles sont toujours aussi infectantes. On ne sait pas aujourd'hui ce qui détermine la réactivation de ce virus. On sait en revanche que les récidives sont plus fréquentes au cours de la première année qui suit la primo-infection par rapport aux années ultérieures.
Deux virus peuvent être à l’origine de l’herpès génital :
• L’Herpès Simplex Virus de type 1 (ou HSV-1), qui est normalement responsable des infections herpétiques de la partie supérieure du corps et en particulier de la lèvre supérieure : « herpès labial » (sur la lèvre) ou « bouton de fièvre » ;
• L’Herpès Simplex Virus de type 2 (ou HSV-2) qui est normalement responsable des infections de la partie basse du corps, en particulier l’herpès génital.
Actuellement, de plus en plus d'infections génitales sont dues à HSV-1 (près de la moitié des cas) car elles sont favorisées par le développement des pratiques sexuelles bucco-génitales. Les infections à HSV-1 semblent donner moins de récurrences et durent un peu moins longtemps que celles dues à HSV-2.
Des doubles infections par du type 1 et du type 2 sont possibles (« co-infections), car il n'existe pas d'immunité (de protection) croisée, et il est donc possible d’avoir un herpès génital à HSV-2, puis une autre infection au même endroit à HSV-1.
Les complications sont le plus souvent locales et liées au gonflement et à l’inflammation locale chez la femme essentiellement : gène pour uriner.
Le plus grand danger de l'herpès génital chez la femme est néanmoins le risque de contamination du nouveau-né au contact des lésions maternelles (vésicules ou ulcérations) lors de l'accouchement (« herpès néonatal »). Le risque pour l'enfant est alors de développer une infection du cerveau par le virus de l'herpès, c'est-à-dire une « encéphalopathie herpétique », qui peut être gravissime.
Une prise en charge par une équipe spécialisée doit être proposée à toute femme enceinte qui souffre d’une primo-infection (c'est-à-dire un premier contact avec le virus de l'herpès) ou d’une récurrence herpétique pendant la grossesse. Une césarienne sera alors discutée au cas par cas.