La gale humaine est une maladie très contagieuse causée par un parasite de la peau. Caractérisée par des démangeaisons et des lésions de la peau, elle est bénigne, mais ne guérit pas spontanément. Si la gale n’est pas traitée rapidement, il y a un risque d’épidémie dans l’entourage.
Des mots pour les maux
Le « prurit » est le mot médical pour désigner les démangeaisons.
La « desquamation » désigne le phénomène par lequel la peau pèle.
La gale est une maladie dermatologique parasitaire causée par un « acarien » que l’on appelle de son nom scientifique « Sarcoptes scabiei hominis ». Cette maladie infectieuse très contagieuse provoque des démangeaisons et des lésions cutanées. Elle n’est pas grave en soi mais peut faire l’objet de surinfections bactériennes (« impétigo »).
L’acarien responsable de la gale humaine, le sarcopte, mesure 300 microns et s’infiltre sous l’épiderme de l’Homme.
Seules les femelles fécondées provoquent l’infection car elles sont en recherche d’un endroit pour pondre leurs œufs. Leur mobilité naturelle est optimale pour des températures voisines de 25 et 30°C, ce qui explique que les sarcoptes se développent bien dans notre peau où ils peuvent parcourir plusieurs centimètres par heure.
Leurs trajets sous la peau seront à l’origine des lésions dermatologiques, tandis que leurs excréments provoqueront une réaction inflammatoire allergique responsable des démangeaisons.
Les parasites pondent environ 3 à 5 œufs par jour qui éclosent en 2 à 4 jours. Après deux à trois semaines d’incubation, les larves deviennent des adultes dont l’espérance de vie est d’environ 2 mois.
Extrêmement contagieuse, la gale se transmet directement par contact entre une personne saine et les lésions d’une personne malade, ou indirectement par du linge souillé par le parasite.
La contamination se produit le plus souvent dans un contexte de promiscuité (famille, foyer…) et nécessite un contact prolongé. C’est pourquoi, cette maladie est classée également dans les infections sexuellement transmissibles. Typiquement, la gale est associée à tort avec un manque d’hygiène alors qu’elle peut se contracter dans n’importe quelle situation.
L’Homme est le seul réservoir de Sarcoptes scabiei hominis, mais ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas possible d’attraper la gale du chat ou du chien, même si les parasites vecteurs sont différents.
Le signe majeur de la gale est une démangeaison, ou « prurit », à recrudescence nocturne, c’est-à-dire des démangeaisons qui surviennent le plus souvent la nuit, moment où les femelles pondent leurs œufs.
Les zones de grattage caractéristiques se situent au niveau des espaces entre les doigts (« espaces interdigitaux »), la face antérieur des poignets, les coudes, les aisselles, les aréoles, le nombril, les faces internes des cuisses, les organes génitaux, les genoux et les chevilles.
Le visage et le dos sont épargnés.
Le médecin lors de son examen cherchera les lésions dermatologiques qui sont au nombre de trois : les « sillons sous-cutanés », les « vésicules perlées » et les « nodules scabieux ». Les « sillons sous-cutanés » se voient en transparence de la peau, et correspondent au trajet du parasite sous la peau. Les « vésicules perlées », situées à l’extrémité des sillons, sont des petites boursouflures dans lesquelles le parasite loge lorsqu’il pond ses œufs. Enfin les « nodules scabieux » sont des petites boules rouges tuméfiées, localisées proches des organes génitaux. Elles apparaissent tardivement lorsque le système immunitaire déclenche une réaction immuno-allergique.
Chez les enfants de moins de deux ans, la gale est responsable de signes spécifiques : agitation, pleurs et sommeil perturbé, associés à des vésicules perlées souvent surinfectées sur la plante des pieds et la paume des mains, au niveau des aisselles, du nombril, des fesses, voire aux bras, à la poitrine, aux cuisses et sur la tête, ou encore des nodules scabieux sous les aisselles.
La principale complication de la gale est la contamination de l’entourage et le développement d’une épidémie.
Les lésions de gale et de grattage peuvent se surinfecter, en particulier par du staphylocoque et cela donne un « impétigo ». On parle « d’impétiginisation » des lésions.
Un eczéma peut également survenir secondairement à la gale par intolérance à son traitement.