Le traitement dépend de l'origine de l'infection. Dans la majorité des cas, l'angine est virale et le traitement est uniquement symptomatique.
Les médicaments antalgiques et antipyrétiques (doliprane, ibuprofène) permettent de contrôler la douleur et la fièvre. Les signes s'atténuent et disparaissent en quelques jours. L'aspirine est déconseillée en cas de fièvre chez l’enfant en raison de la possibilité d’un risque accru de « syndrome de Reye », une maladie rare, mais grave.
Dans environ 15 à 20 % des cas, une bactérie, le Streptocoque de groupe A, est responsable de l'angine. Un traitement antibiotique est alors indispensable pour éradiquer ce germe car il existe un risque de développer un rhumatisme articulaire aigu (RAA). L'antibiotique couramment prescrit est une pénicilline, l'amoxicilline pendant 6 jours, une durée de traitement à respecter absolument pour éviter les complications de RAA. En cas d'allergie à la pénicilline, le médecin prescrit un macrolide. La durée du traitement peut alors être différente.
Une angine doit toujours être surveillée car la propagation de l’infection autour de l’amygdale peut se produire.
• Cette propagation de l’infection peut être locorégionale : quelle que soit la localisation, la présentation clinique s’aggrave avec apparition d’une douleur à la déglutition (« dysphagie ») avec hypersalivation (« hypersialorrhée »), douleurs cervicales, installation d’un essoufflement et d’une fièvre élevée avec altération de l’état général. Il peut s’agir d’un « phlegmon péri-amygdalien » qui réalise une collection de pus dans la loge amygdalienne : il se caractérise par une fièvre élevée, une dysphagie très douloureuse avec hypersialorrhée, parfois même une impossibilité de l’alimentation (« aphagie »), une otalgie, un trismus. Un bombement d’un côté de la gorge refoule l’amygdale et la luette est œdématiée, repoussée du côté opposé. Plusieurs ganglions inflammatoires siègent dans la région sous angulo-maxillaire. L’antibiothérapie sera débutée avec une céphalosporine de 3ème génération par voie intraveineuse et en milieu hospitalier. En l’absence d’évolution favorable sera indiqué un drainage chirurgical avec prélèvement bactériologique du pus (anaérobies, streptocoque, entérocoque, staphylocoque doré). L’abcès rétropharyngé est situé dans l’espace en arrière de la gorge (espace « rétropharyngé »). Les douleurs du cou sont intenses avec un torticolis et l’alimentation est impossible. A l’examen, il existe une voussure de la paroi postérieure de la gorge. Les complications de cet abcès sont respiratoires (par œdème laryngé et obstruction aérienne) et l’extension de l’infection est possible dans la poitrine (au « médiastin »). La collection doit être évacuée chirurgicalement en urgence.
• Les complications peuvent être générales ou post-streptococciques.
Ce sont surtout des complications inflammatoires tardives apparaissant après un intervalle libre suivant l’infection initiale. Les personnes les plus exposées sont les enfants âgés de plus de 4 ans et les adolescents ou les personnes avec des antécédents personnels ou familiaux de « Rhumatisme articulaire aigu ». Le syndrome inflammatoire clinique et biologique y est constant.
Le Rhumatisme articulaire aigu (RAA) débute 15 à 20 jours après l’angine initiale, soit de façon brutale et parlante par une polyarthrite, soit insidieusement en cas de « cardite » modérée inaugurale. Il existe une relation inverse entre la gravité de l’atteinte articulaire (polyarthrite), qui est la plus fréquente, et le risque de développement d’une atteinte cardiaque. Les manifestations cardiaques (atteinte des valves = « endocardite ») représentent l’élément essentiel du pronostic. Elles sont d’autant plus fréquentes que le sujet est plus jeune. Des manifestations cutanées (nodosités de Meynet et érythème marginé) et des manifestations nerveuses (chorée de Sydenham) sont souvent associées. Les manifestations générales (fièvre, douleurs abdominales liées à une adénolymphite mésentérique ou à un foie cardiaque, augmentation des globules blancs, élévation des marqueurs de l’inflammation).
Une glomérulonéphrite post-streptococcique est également possible : il s’agit d’une atteinte immuno-allergique du rein qui débute brutalement 10 à 20 jours après l’infection streptococcique, avec des œdèmes localisés au bas du dos et aux membres inférieurs, une diminution du volume urinaire (« oligurie »), une pâleur, et parfois des nausées et des vomissements. L’hypertension artérielle est le plus souvent modérée. Le tableau clinique peut être plus discret, mais les œdèmes et l’hématurie sont des éléments constants. L’examen des urines met en évidence une perte de sang dans les urines (« hématurie ») et la présence de quantités modérées de protéines dans les urines (« protéinurie ») (moins de 2grammes/m2/24heures). L’évolution est en général favorable en 2 à 6 mois, sans séquelles. Les éléments de bon pronostic sont l’oligurie initiale modérée et la régression rapide de la protéinurie.
Une éruption cutanée assez typique est « l’érythème noueux post-streptococcique » ou « érythème noueux ». Le streptocoque A est la troisième cause d’érythème noueux en France, mais il est touche plutôt l’adulte. Il s’agit d’une « dermohypodermite » nodulaire aiguë siégeant sur la face d’extension des membres qui évolue favorablement en 8 à 15 jours.