Selon le stade du cancer du foie, on peut pratiquer l’un (ou plusieurs) des quatre types de traitement du cancer du foie : l’ablation partielle, la greffe de foie, la destruction tumorale percutanée et la chimiothérapie.
La chirurgie est le traitement de premier choix des cancers du foie, soit pour enlever la ou les tumeurs, soit pour greffer un nouveau foie. Malheureusement, au moment du diagnostic, une intervention chirurgicale n’est possible que chez environ 15 % des malades.
Pour les autres, il est possible de détruire la ou les tumeurs à travers la peau (« destruction percutanée »), de pratiquer une chimiothérapie locale, directement au niveau de la tumeur (« chimioembolisation ») ou d’administrer une thérapie ciblée. L’injection percutanée d’éthanol est un traitement qui consiste à injecter de l’alcool (éthanol) concentré dans une tumeur hépatique à l’aide d’une aiguille. Elle est la plus efficace lorsque les tumeurs mesurent moins de 2 cm.
On peut avoir recours à la radiothérapie externe pour traiter le cancer du foie qui s’est propagé aux os.
Le choix du mode de traitement dépend de la gravité de la cirrhose, de l’aspect des tumeurs (nombre, taille, localisation, envahissement des vaisseaux sanguins ou des canaux biliaires = stade) et de l’état général de la personne (sa capacité à supporter la chirurgie).
L’ablation partielle du foie, ou « résection du foie » ou « hépatectomie partielle », permet d’enlever la tumeur ainsi qu’une marge de tissu sain tout autour. Elle constitue le traitement principal lorsqu’il n’y a qu’une seule tumeur, que celle-ci mesure moins de 2 cm et que le cancer ne s’est pas propagé aux ganglions lymphatiques, ni aux vaisseaux sanguins du foie. De plus, on ne la propose que si les examens montrent que le foie est en assez bonne santé pour fonctionner normalement après la chirurgie et qu’il n’y a pas d’augmentation de la pression dans la veine porte.
La greffe du foie représente le traitement de référence chez les personnes atteintes d’une cirrhose grave et dont la partie restante du foie ne fonctionnerait pas normalement après une chirurgie pour enlever la tumeur. La greffe du foie est systématiquement envisagée en cas de cancer du foie avec cirrhose terminale. La greffe permet de traiter le cancer et la maladie chronique du foie en remplaçant le foie atteint par un foie sain. Il ne faut toutefois pas que le cancer se soit propagé à l’extérieur du foie jusqu’à d’autres parties du corps et, seulement 5 % des patients atteints de cancer du foie peuvent être greffés. Le nombre de greffons disponibles est limité et les contre-indications de la greffe sont nombreuses. Chez les personnes éligibles pour une greffe du foie, des traitements sont souvent mis en place en attendant la disponibilité d’un greffon.
La chimiothérapie permet de ralentir le développement du cancer lorsqu’il n’est pas possible d’enlever la tumeur. Ce traitement consiste à bloquer l’apport en sang de la tumeur hépatique et à administrer de la chimiothérapie directement dans la tumeur : dans le cas du foie, la chimiothérapie est rarement administrée de manière générale.
Lors de la « chimioembolisation », unmédicament de chimiothérapie est injecté au plus près des tumeurs, via un cathéter dans l’artère hépatique ou dans une de ses branches, en même temps qu’une substance appelée « agent d’embolisation » (une substance grasse ou une solution de billes de plastique microscopiques). L’agent d’embolisation épaissit le sang et permet au médicament de chimiothérapie de rester en contact le plus longtemps possible avec les cellules cancéreuses qui forment la tumeur. De plus, l’agent d’embolisation diminue l’arrivée de sang oxygéné dans la tumeur, ce qui asphyxie les cellules cancéreuses et les rend plus sensibles à la chimiothérapie
On propose la « chimioembolisation » lorsqu’on ne peut pas traiter la tumeur par une chirurgie et que le cancer ne s’est pas propagé aux principaux vaisseaux sanguins du foie, aux ganglions lymphatiques ni à d’autres parties du corps. Elle n’est envisagée que si la fonction hépatique est bonne, qu’aucun liquide ne s’est accumulé dans l’abdomen (ascite) et qu’aucun problème ne touche la veine principale du foie (appelée veine porte).
La destruction tumorale percutanée par radiofréquence est une alternative à la chirurgie, selon la taille et la localisation de la tumeur dans le foie.
Cette technique utilise la chaleur pour détruire la tumeur en passant à travers la peau : l’ablation par radiofréquence emploie un courant électrique de haute fréquence pour dégager de la chaleur qui détruira les cellules cancéreuses. L’ablation permet de détruire les cellules cancéreuses du foie tout en essayant d’endommager le moins de tissu hépatique voisin possible.
On propose l’ablation aux personnes atteintes d’un cancer du foie qui ne peuvent pas subir de chirurgie lorsque les tumeurs hépatiques ne mesurent pas plus de 2,5 cm et lorsqu’il n’y en a pas plus que 3.
Le traitement ciblé consiste à utiliser des médicaments pour cibler des molécules spécifiques (comme des protéines) présentes à la surface des cellules cancéreuses et qui servent de cibles. Ces molécules contribuent à l’envoi de signaux qui indiquent aux cellules de croître ou de se diviser.
En ciblant ces molécules, les médicaments interrompent la croissance et la propagation des cellules cancéreuses tout en limitant les dommages causés aux cellules normales. On a recours au traitement ciblé pour traiter le cancer du foie de stade avancé lorsque la personne atteinte ne peut pas subir de chirurgie ou que le cancer ne réagit plus aux autres traitements.