La maladie de Lyme est une infection liée à une bactérie appelée borrelia et essentiellement borrelia burgdorferi : c’est une borréliose.
L’infection est transmise par la morsure d’une tique infectée et c’est ce que l’on appelle une zoonose.
La morsure de tique infectée est responsable d’une plaque rouge appelée érythème chronique migrant (ou Erythema Chronicum Migrans).
Il s’agit d’une maladie qui peut toucher de nombreux organes (multiviscérale) dans de nombreux systèmes (maladie multisystémique).
La maladie de Lyme est une maladie infectieuse et bactérienne, transmise lors d'une morsure de tique. Toutes les tiques ne sont pas infectées (une sur 3 en France) mais une infection se manifeste au bout de 7 à 14 jours par une réaction de la peau au site de la morsure. Si elle n'est pas soignée, cette infection aiguë peut devenir chronique et diffuser de la peau à tout l’organisme. Elle donnera alors des complications graves qui peuvent toucher plusieurs organes (articulations, cerveau, cœur...). Il est facile de prévenir les complications car la maladie de Lyme se traite sans difficulté lorsqu'elle est détectée tôt.
La bactérie de la maladie de Lyme est un spirochète qui est porté par de très nombreuses espèces d’animaux sauvages, comme les sangliers, les cervidés, les petits rongeurs, mais aussi le bétail. Différentes espèces de borrélioses et de tiques sont concernées selon les pays. La maladie de Lyme est quasi exclusivement transmise à l’homme par la morsure d’une tique infectée. Cela se produit généralement du printemps à l’automne, lors d'une promenade en forêt ou dans les herbes en bordure de forêt, mais un personne infectée sur 3 en France a été piquée par une tique dans son jardin.
On ne peut donc pas avoir la maladie par contact direct avec un animal infecté, ni par contact avec une personne malade. Même si les animaux domestiques, en particulier les chiens, peuvent la contracter et peuvent introduire des tiques infectées dans les maisons, rien ne prouve qu'ils puissent transmettre l'infection directement aux humains.
La maladie de Lyme se manifeste dans les trois à trente jours après la morsure de la tique, généralement par une plaque rouge, inflammatoire, apparaissant sur la peau autour du point de morsure, point qui siège le plus souvent aux membres inférieurs (aux plis ou au cuir chevelu chez les enfants). La lésion de la peau peut s'accompagner de douleurs musculaires et articulaires, de fièvre (syndrome grippal)... La plaque va s’étendre ensuite, parallèlement à la guérison du centre de la plaque, ce qui va donner une espèce d’anneau en extension, ou de cocarde, appelée « érythème chronique migrant ». Cette plaque peut s’accompagner de fièvre, puis disparaître spontanément en quelques semaines.
En l’absence de traitement, la maladie peut causer, quelques semaines, mois ou années plus tard, des arthrites et d’autres lésions cutanées, cardiaques ou neurologiques.
Ces atteintes infectieuses de différents organes peuvent se manifester seules ou selon différentes modalités d'association, ce qui complique le diagnostic. D’autant qu’à ce stade, le diagnostic est souvent difficile car il n’y a plus de trace, ni de souvenir de la morsure de tique.
Le risque de se faire mordre par une tique augmente lorsque la température se réchauffe dans les bois au printemps et se poursuit jusqu'à l'automne. Les tiques peuvent cependant être actives l'hiver, si celui-ci est doux et qu'il tombe peu de neige. Toutefois, le risque de contracter la maladie de Lyme est à son maximum durant les mois de printemps et d'été.
Les tiques ne sont pas naturellement infectées, elles se contaminent en se nourrissant du sang des animaux sauvages infectés. Les tiques responsables de la maladie de Lyme sont observées le plus souvent dans les forêts et les zones envahies par les herbes, entre les bois et les espaces ouverts. Les tiques sont des vecteurs de maladies et, selon le programme CiTIQUE, en France, 31% en moyenne des tiques piqueuses d’êtres humains analysées (N=1412) sont porteuses d’au moins un agent potentiellement pathogène : 15% des tiques qui piquent les êtres humains sont porteuses de Borrelia burgdorferi sensu lato, la bactérie responsable de la maladie de Lyme et 14% sont porteuses d’un autre agent pathogène potentiellement dangereux pour la santé humaine.
Les tiques ne se déplacent pas loin par elles-mêmes. Cependant, la propagation des tiques par différents vecteurs (rongeurs, oiseaux migrateurs, animaux domestiques) fait qu'il est possible de se faire mordre en dehors des bois et des espaces naturels. Elles peuvent par exemple se coller aux oiseaux migrateurs et tomber loin de leur emplacement d'origine.
Les personnes les plus exposées sont les professionnels travaillant en forêt (forestiers, bûcherons, gardes forestiers…), et ceux qui y vont pour leurs loisirs : les chasseurs, les golfeurs, les pêcheurs, les ramasseurs de champignons, les randonneurs, les campeurs… et les promeneurs du dimanche.
La maladie de Lyme est une infection le plus souvent chronique qui évolue sur plusieurs années ou décennies si elle n'est pas traitée, avec des phases où l’infection est complètement latente.
L’évolution est très favorable lorsque la maladie est diagnostiquée et traitée précocement. En l’absence de traitement, l’évolution vers la phase secondaire n’est pas systématique, mais aggrave le pronostic.
Après l’infection aiguë, qui est surtout cutanée, l’infection non soignée peut passer par une phase dormante puis affecter secondairement la plupart des organes (articulations, cœur, ganglions et système nerveux), de manière aiguë et/ou chronique, avec des effets différents selon les organes et les patients (rôle non négligeable de l’immunité).
Des séquelles et rechutes sont possibles, et il peut y avoir un chevauchement entre les phases. La maladie, au fil des « cycles infection-inflammation-cicatrisation », peut aboutir finalement à des cicatrices dans les organes touchés, cicatrices qui sont responsables de handicaps physiques et mentaux définitifs.
On peut décrire les symptômes de la maladie de Lyme comme se produisant en 3 phases, et la 3e phase est celle des séquelles (cicatrices) de l’infection chronique et de la réaction immunitaire qui en résulte.
La première phase de la maladie de Lyme est celle de l’infection cutanée aiguë avec une éruption sur la peau appelée « érythème chronique migrant » (ECM) que constatent près de 50% des personnes infectées. Cette éruption cutanée peut apparaître dès le 3e jour après la morsure d'une tique, mais elle peut parfois ne pas apparaître avant un mois.
La plaque rouge de la peau commence habituellement à l'emplacement de la morsure et prend souvent l'apparence d'une cible puisqu’elle s’étend tandis que le centre reste rouge et que la zone intermédiaire guérit. Parallèlement à cette plaque qui siège plutôt sur les membres inférieurs, les malades peuvent se plaindre d’une fatigue, de maux de tête, de frissons et de fièvre, de douleurs musculaires et articulaires. Il est aussi possible d’observer des ganglions lymphatiques gonflés.
Si la maladie de Lyme n’est pas traitée à ce stade, les signes peuvent néanmoins s’estomper spontanément et, pendant une période de latence clinique, l’infection va diffuser et activer le système immunitaire.
Après cette phase de latence apparaît la deuxième phase de la maladie avec une faiblesse, une fatigue extrême, des douleurs et une raideur articulaires intenses, des maux de tête, une faiblesse musculaire, des paralysies et des engourdissements touchant surtout les jambes (« polyradiculite »), des éruptions cutanées et une irrégularité du rythme cardiaque. Non diagnostiquée et non traitée, la maladie peut néanmoins régresser avant de passer à la troisième phase.
A la troisième phase apparaissent des arthrites chroniques dites « séronégatives » (sans aucun des signes immunologiques d’une polyarthrite connue) et des signes neurologiques témoignant d’une méningo-encéphalite chronique : maux de tête, étourdissements, paralysie... Ce stade de la maladie correspond à des séquelles qui sont peu régressives et vont durer des années. Peu de décès sont néanmoins directement provoqués par la maladie de Lyme, sauf chez le fœtus pendant la grossesse.
Si elle est la plus connue de toute, la maladie de Lyme n’est cependant pas la seule infection que peut transmettre la tique à l’homme. Six autres maladies vectorielles ont été recensées sur le territoire national, notamment en Franche-Comté par l’Agence régionale de santé (ARS) : l’encéphalite à tique, l’anaplasmose granulocytaire humaine, la tularémie, la fièvre Q et deux rickettsioses, TIBOLA (tick-borne lymphadenopathy) et LAR (lymphangitis-associated rickettsiosis).
L’encéphalite à tiques : Principalement observée dans l’est de la France métropolitaine, et en particulier en Alsace, l’encéphalite à tiques est une maladie d’origine virale transmise à l’homme par morsure de tique ou de façon exceptionnelle par consommation de lait cru ou de fromage au lait cru de chèvre ou de brebis. Elle affecte le système nerveux central et peut, si elle n’est pas prise en charge, causer de graves lésions cérébrales.
Les premiers symptômes ressemblent à ceux de la grippe (fièvre, maux de tête, parfois nausées et vomissements). Dans 30% des cas, ils sont suivis d’une forte fièvre et de signes d’atteinte du système nerveux central. Dans sa deuxième phase, l’encéphalite peut entraîner une paralysie et, dans moins de 1% des cas, la mort.
L’anaplasmose granulocytaire humaine : Comme l’encéphalite, l’anaplasmose granulocytaire humaine est une infection virale transmise par la morsure d’une tique. La période d’incubation dure entre 7 et 21 jours et les symptômes sont similaires à ceux de la grippe : frissons, fièvre, céphalées, myalgies… L’anaplasmose peut également s’accompagner de formes de conjonctivite, de pharyngites ou de toux et d'une baisse des globules blancs.
Elle est à suspecter chez toute personne à risque présentant un syndrome grippal entre le printemps et l’automne et son diagnostic repose sur la PCR. Son traitement se base sur l’administration d’un antibiotique de type doxicycline dans les formes débutantes et rifampycine autrement.
La tularémie : Causée par la bactérie Francisella tularensis transmise à l’homme par la morsure de tique, la tularémie est une maladie rare : on recense environ 40 cas chaque année en France. L’infection peut aussi être transmise par les rongeurs (lapins, rats…), mais aussi les moustiques ou les mouches.
Après une période d’incubation de 3 à 5 jours, les premiers symptômes apparaissent : fièvre, maux de tête, douleurs musculaires et grande fatigue en sont les principaux. Il n’existe pas de vaccin contre cette maladie, qui est traitée par administration d’un antibiotique.
La fièvre Q : Causée par une bactérie appelée Coxiella burnetti, la fièvre Q est transmise par les tiques, même si son principal mode de transmission se fait par voie aérienne, par l’inhalation de particules contaminées en suspension dans l’air, ainsi que par le contact cutané ou muqueux avec les fluides (urines, selles, lait…) des animaux infectés.
La fièvre Q se manifeste le plus souvent par un état grippal, un rash au niveau de la poitrine, des aisselles et des cuisses. Dans 2% des cas, la maladie peut évoluer vers une forme chronique. L’infection est traitée par antibiotique.
Les rickettsioses LAR et TIBOLA : Comme la maladie de Lyme, les rickettsioses LAR et TIBOLA sont deux infections vectorielles transmises par les tiques. Dans le cas de TIBOLA (tick-borne lymphadenopathy), la tique provoque une escarre d'inoculation qui est entourée d'un halo rouge‚ le plus souvent au niveau du cuir chevelu. Les symptômes sont une grande fatigue et des maux de tête intenses. Infection bénigne, le LAR (lymphangitis-associated rickettsiosis) se présente par une éruption fébrile avec escarre d'inoculation. Une fièvre supérieure à 38,5 °C et une éruption maculopapuleuse généralisée sont aussi constatées. Le traitement de ces deux maladies se fait par la prise d’un antibiotique.