Le cas le plus fréquent est celui du zona intercostal, qui correspond à la réactivation du virus de la varicelle (VZV) au niveau d'un ganglion sensitif d'un nerf intercostal : douleur et éruption cutanée qui suivent le trajet d’une côte. Il arrive que plusieurs racines nerveuses soient touchées simultanément.
L'éruption sur la peau peut être précédée pendant quelques jours par des douleurs (sensations de brûlure) ou des troubles de la sensibilité de la future zone concernée .... Quelques heures ou quelques jours plus tard, l'éruption apparaît sur la peau ou la muqueuse dans le territoire innervé par la fibre nerveuse touchée : l'éruption est donc localisée d'un seul côté du corps contrairement à celle de la varicelle qui s'étend sur tout le corps.
Par contre, tout comme pour la varicelle, les lésions apparaissent par poussées successives, mais limitées au territoire sensitif touché (topographie radiculaire dans le territoire du ganglion sensitif où la réactivation du virus s'est produite) : il en résulte ainsi des lésions d'âges différents, mélangeant des microvésicules, des vésicules et des pustules avec des croûtes sur des placards érythémateux. Ces vésicules ont des parois flasques et se remplissent d'un liquide purulent. Les croûtes tombent au bout de sept à dix jours.
Contrairement à la varicelle où ce sont les démangeaisons (le prurit) qui sont prédominantes, le zona est plus surtout caractérisé par des douleurs parfois très invalidantes (sensation de brûlure, d'élancements, de sensation électrique, de sensation de piqûre d'orties) dans les territoires atteints (territoire radiculaire). Une légère fièvre (38 à 38°5 C) peut être associée à l’éruption cutanée.
La crainte principale est la persistance de ces douleurs, même après la guérison des lésions cutanées : on parle alors de douleurs post zostériennes. Ces douleurs sont type « neurologique », c’est-à-dire qu’elles sont liées à des lésions du système nerveux (« désafférentation »).
Le zona peut toucher d’autres zones comme l’abdomen ou le cou, mais toujours de façon unilatérale. Dans certains cas, le zona peut toucher un œil, un conduit auditif ou les organes génitaux.
En attendant la consultation avec le médecin, il est possible de calmer les signes du zona avec des douches quotidiennes à l'eau tiède en utilisant un savon surgras et en appliquant un antiseptique pour prévenir les surinfections (par exemple de la Chlorhéxidine en solution aqueuse). Il est aussi possible d’appliquer des compresses d'eau fraîche ou des pansements simples. Il ne faut surtout pas se gratter et il faut même se couper les ongles.
En cas de fièvre ou de douleur, il est possible d’utiliser du paracétamol : 500 milligrammes à 1 gramme 4 fois par jour
Il ne faut pas utiliser de talc, de crème, de pommades, de gels et d’anesthésiques locaux. Il ne faut surtout pas utiliser de pommade à base de corticoïdes. En cas de zona ophtalmique ou de zona dans la région du front, il faut consulter en urgence le médecin traitant et l’ophtalmologue et ne surtout pas utiliser de collyre contenant des corticoïdes.
Le liquide contenu à l'intérieur des vésicules renferme des virus de la varicelle et est donc contagieux. Il faut donc éviter les contacts physiques avec les personnes n'ayant pas eu la varicelle ou celles pour lesquelles l'infection pourrait avoir des conséquences graves : femmes enceintes, immunodéprimés, enfants.
Les soins à la maison ne dispensent pas d'une consultation dans un 2e temps chez le médecin traitant pour confirmer le diagnostic et adapter le traitement. Un examen ophtalmologique est recommandé si le zona se situe dans la partie supérieure du visage car il peut s’étendre à l'œil. De plus, si un traitement antiviral s'avère nécessaire, il doit être commencé dans les trois premiers jours de l'éruption cutanée.
Certaines situations imposent une consultation en urgence, notamment en cas d’atteinte d’un œil (douleur de l'œil, rougeur, larmoiement, parfois vésicules sur la paupière ou l'œil), si le zona se généralise avec une fièvre importante et un mauvais état général, si la douleur est insupportable, si une rétention urinaire ou une faiblesse musculaire apparaît.
La consultation est également urgente chez les personnes à risque chez qui les complications peuvent être graves : c’est le cas des femmes enceintes, des enfants, des personnes âgées, des diabétiques ou en cas de déficit immunitaire (infection par le VIH, cancer...).
Enfin, il peut être nécessaire de consulter à distance si de nouveaux signes apparaissent ou si les douleurs persistent après la fin de l'éruption.