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Zona : une réactivation douloureuse du virus de la varicelle

Le zona est une éruption douloureuse de la peau qui survient en cas de réactivation du virus de la varicelle à partir de 50 ans le plus souvent et chez la personne immunodéprimée. Elle peut conduire à des douleurs chroniques très invalidantes ("douleurs suicidaires") et difficiles à traiter. Le risque augmente nettement après 65 ans et peut être très largement réduit par la vaccination spécifique.

Petra Richli / iStock
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Quel traitement pour les formes usuelles ?

Comme lors de la varicelle, il faut éviter la surinfection des lésions par un lavage à l'eau tiède avec un savon non agressif (pain dermatologique, savon surgras…), puis, après la toilette, il faut apposer un traitement antiseptique local, par exemple chlorexidine ou fluoresceine, en solution acqueuse (et non alcoolique). Ce traitement est destiné à éviter la surinfection bactérienne (impétiginisation).
La douleur est généralement aiguë à type de brûlures et d’élancements et pour l’atténuer, le médecin prescrira des médicaments antidouleurs (antalgiques) : du paracétamol associé à la codéine ou à la poudre d’opium ou au tramadol, voire des morphiniques purs si la douleur est trop importante.
Ces traitements antalgiques pourront être associés à certaines benzodiazépines, comme le clonazépam, et des anti-inflammatoires (stéroïdiens et non stéroïdiens) qui sont efficaces sur les douleurs, mais ne doivent être employés qu'en association avec un traitement antiviral en raison du risque d'immunodépression.
Selon âge, l’état immunitaire et la localisation du zona (zona ophtalmique), le médecin peut décider de prescrire des médicaments antiviraux qui sont d'autant plus efficaces qu'ils sont débutés dans les trois premiers jours de l'apparition des lésions. L'idéal serait qu'un patient immunodéprimé connaisse les premiers signes d'apparition du zona, afin de démarrer le traitement le plus précocement possible. Un traitement dans les 72 heures donne plus de chance dans l'éradication des douleurs zostériennes.Le traitement antiviral, qui agit directement sur l'agent infectieux responsable du zona, était précédemment réservé aux cas pour lesquels des complications étaient à craindre (patients immunodéprimés et zona ophtalmique). La tendance est de prescrire systématiquement un traitement antiviral, de façon à éviter les douleurs zostérienne, atténuer les symptômes et accélérer la cicatrisation. Il n'a cependant pas démontré d'efficacité dans la prévention des douleurs post-zostériennes (douleurs qui persistent après guérison du zona).
Si les douleurs persistent après la guérison du zona, un traitement spécifique de la douleur s'impose.

Comment traiter les atteintes de l’œil ?

Le traitement antiviral du zona ophtalmique doit être systématique.
L'aciclovir ou le valaciclovir sont indiqués pour éviter les complications oculaires. Ils sont prescrits par voie orale sur une durée d'au moins une semaine. Le zona ophtalmique doit être systématiquement pris en charge en urgence par un spécialiste : l’ophtalmologiste. C’est lui qui jugera de l'opportunité de traitement complémentaire (aciclovir en pommade ophtalmique).
Un collyre mydriatique peut être associé afin d'éviter les synéchies (adhérences) cicatricielles.
Il ne faut pas mettre n’importe quel collyre et en particulier pas un collyre à base de corticoïdes. Les corticoïdes sont formellement contre-indiqués car ils susceptibles de provoquer une flambée de la maladie.

Comment traiter les douleurs ?

Au moment du zona, il ne faut pas hésiter à utiliser les principaux antidouleurs (antalgiques). Au-delà des antalgiques usuels (paracétamol en association avec de la codéine, de la poudre d’opium ou du tramadol), il peut être nécessaire de recourir à des morphiniques de niveau 3 en cas de douleurs insupportables. Ces médicaments ne peuvent être prescrits que par des médecins. Le plus souvent, cela ne suffit pas et il faut ajouter des médicaments qui agissent sur la douleur neurogène, comme certains anti-épileptiques ou certains anti-dépresseurs.