Les carences en fer, en vitamine B12 ou vitamine B9 sont les causes d’anémie les plus fréquentes. Il est important de rechercher l’origine de la carence et de la traiter, mais il est aussi possible de réaliser des apports en fer ou en vitamines sous forme de comprimés ou d’injections. Lorsque l’anémie est liée à une autre maladie, la prise en charge diffère selon la maladie qui est en cause.
Lorsque l’anémie microcytaire est due à un manque de fer, le médecin prescrit le plus souvent une supplémentation en fer sous forme de comprimés à avaler. Ce traitement doit être pris en dehors des repas et il provoque souvent une coloration noire des selles qui disparaît à l’arrêt du traitement.
Le déficit en vitamine B12 peut également être à l’origine d’une anémie. Si cette anémie macrocytaire est secondaire à une carence alimentaire, le médecin pourra prescrire de la vitamine B12 sous forme de comprimés. Cependant, ce cas est rare. Il n’existe que dans les régimes végétaliens stricts et prolongés (excluant la viande, les œufs et les produits laitiers).
Plus souvent, l’anémie par carence en vitamine B12 est secondaire à un défaut d’absorption digestive, comme lors d’une maladie inflammatoire du côlon ou de l’intestin (maladie de Crohn, maladie cœliaque) ou après une chirurgie de l’estomac (gastrectomie). Le traitement peut aussi se faire par la prescription de comprimés de vitamine B12 et la correction de l’anomalie.
En revanche, si le défaut d’absorption est lié à une maladie de Biermer, le problème est d’origine auto-immune et compromet définitivement l’absorption digestive en vitamine B12 : le traitement ne peut reposer que sur un apport de vitamine B12 par injections intramusculaires.
La carence en folates (= vitamine B9) est généralement d’origine alimentaire mais les folates sont présents dans un grand nombre d’aliments. En particulier, on les trouve dans le foie, les légumes (brocolis, choux de Bruxelles, petits pois, pois chiche...) et le riz complet. Une alimentation variée assure normalement un apport suffisant. Une carence en folates peut donc être compensée par une modification du régime alimentaire, mais peut faire appel à une prescription médicale de comprimés d’acide folique.
Chez la femme enceinte, une supplémentation sera systématiquement prescrite au cours de la grossesse. En effet, ses besoins en folates sont augmentés, surtout dans les premières semaines.
Quand l’anémie est associée à une autre maladie, celle-ci doit être traitée. Si la personne souffre d’une maladie inflammatoire chronique, la maladie doit être soignée. En cas d’insuffisance rénale chronique, le médecin recherche d’abord s’il n’existe pas une carence en fer associée afin de la compenser en premier. Ensuite, il peut prescrire des injections d’érythropoïétine (ou EPO). Cette hormone normalement fabriquée par le rein stimule la moelle osseuse pour fabriquer des globules rouges.
Dans le cas des anémies hémolytiques, il n’existe pas de traitement spécifique. Un traitement par corticoïdes peut être indiqué pour l’anémie hémolytique auto-immune.
Les personnes souffrant de drépanocytose ou de thalassémie supportent généralement bien leur anémie. Dans certaines situations d’urgence, des transfusions sanguines peuvent être nécessaires.
Si l’anémie est importante et mal supportée, il est possible d’envisager une transfusion mais ce cas est peu fréquent (angine de poitrine, décompensation cardio-respiratoire…).
L’anémie par carence en fer est fréquente et peut aussi être associée à une autre anémie. Pour la prévenir, il est conseillé d’avoir un régime alimentaire équilibré et diversifié, avec des aliments riches en fer. L’alimentation doit aussi évoluer durant les périodes de la vie où les besoins en fer sont plus importants : enfance, adolescence, grossesse.
Une alimentation équilibrée et riche en fer comporte de la viande, des légumes, des fruits, des légumineuses (lentilles, pois, fèves...) et des produits céréaliers. Les besoins quotidiens en fer de l’adulte sont d'un milligramme environ chez l’homme et de 2 milligrammes environ chez la femme entre la puberté et la ménopause (en raison des règles). Une alimentation normale apporte environ 10 à 15 mg de fer par jour, mais 5 à 10 % seulement sont absorbés par l’organisme. Chez les personnes à risque, certains aliments riches en fer peuvent être privilégiés : viande rouge, boudin, foie, crustacés, légumes secs (lentilles).
Chez le nourrisson né à terme, la prévention du manque de fer passe par l’allaitement maternel ou la prise d’au moins 500 ml par jour d’un lait infantile enrichi en fer (préparation 1er âge, puis lait dit « de suite »). En effet, l’emploi d’un lait non enrichi en fer entraîne un risque majeur de carence. Si un déficit en fer survient malgré ce régime, un apport en fer doit être suivi pendant plusieurs mois.
À partir de 6 mois, la diversification alimentaire (légumes, viandes, céréales enrichies) fournit un apport en fer supplémentaire. Néanmoins, il faut continuer à utiliser un lait enrichi jusqu’à au moins un an.
Durant l’adolescence (en particulier chez les 15-19 ans), les besoins en fer augmentent à cause d’une croissance importante et de l’apparition des règles chez les filles. Pour ces dernières, il est donc essentiel de manger régulièrement des aliments riches en fer.
La grossesse représente une situation physiologique particulière, au cours de laquelle les besoins en fer sont très augmentés. En effet, le fer est nécessaire au développement du fœtus et du placenta, ainsi qu’à l’augmentation du volume sanguin de la mère. Les risques d’anémie sont alors importants, surtout en fin de grossesse. C’est pourquoi il est recommandé aux femmes enceintes (ou susceptibles de l’être) de manger équilibré. En cas de besoin, le médecin prescrira du fer sous forme de comprimés.