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Paludisme

Paludisme : 1ère cause de fièvre à évoquer au retour d'un pays tropical

Le paludisme, ou malaria, est une maladie infectieuse liée à un parasite transmis lors de la piqûre d’un moustique, essentiellement dans les pays tropicaux. C'est la première cause à évoquer devant une fièvre au retour d'un voyage dans un pays "d'endémie palustre". Hors pandémie, c'est aussi une des premières causes de mortalité par maladie infectieuse, en particulier chez les enfants.

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Comment traite-t-on le paludisme?

Le traitement du paludisme dépend de l'espèce de parasite en cause, de la gravité de l'infection, de l'âge de la personne atteinte et du profil de résistance aux médicaments antipaludéens dans la région où la personne a contracté la maladie
Une des difficultés majeures du traitement réside dans la forte progression des résistances de Plasmodium falciparum essentiellement vis-à-vis des antipaludiques en général, et de la chloroquine en particulier, cet antipaludique qui a été très largement utilisé à l’échelle mondiale pendant toute la 2ème moitié du 20ème siècle.
Apparues dans les années 60, les résistances continuent de progresser à la fois en termes géographiques (de plus en plus de pays sont touchés) et d’intensité (la chloroquine n’est plus la seule molécule concernée).
Presque tous les cas de paludisme peuvent cependant être guéris si l'infection est diagnostiquée rapidement et traitée de façon adéquate. Des délais de diagnostic du paludisme peuvent rendre le traitement difficile et diminuer les chances de guérison.

Comment traiter un accès palustre non compliqué ?

En cas d’accès palustre à Plasmodium Falciparum sans signe de gravité, le malade doit toujours guérir. Le choix du protocole thérapeutique doit donc être guidé par l’efficacité théorique de la molécule et sa faible toxicité.
Plusieurs produits sont actuellement d’utilisation courante, tous utilisables per os : la quinine, la méfloquine, l’halofantrine et l’atovaquone-proguanil.
Chez l’adulte, il faut préférer l’atovaquone-proguanil ou l’artéméther-luméfantrine en première intention, la quinine ou la méfloquine en deuxième intention et n’utiliser l’halofantrine qu’avec la plus grande prudence (électrocardiogramme obligatoire).
Chez la femme enceinte, seule la quinine est préconisée sans réserve, bien que la méfloquine ne soit plus contre-indiquée et que l’atovaquone-proguanil soit utilisable en cas de nécessité. L’artéméther-luméfantrine est déconseillée au premier trimestre de la grossesse, mais peut être prescrite aux deuxième et troisième trimestres.
Chez l’enfant, on utilise en première intention la méfloquine, l’atovaquone-proguanil ou l’artéméther-luméfantrine, à des doses adaptées. En deuxième intention, la quinine ou l’halofantrine sont utilisables, le risque de complications cardiaques dues à l’halofantrine étant moindre chez l’enfant.
En cas d’accès palustre non compliqué à Plasmodium vivax, ovale ou malariae, la chloroquine (Nivaquine) garde sa place mais il convient d’être certain du diagnostic d’espèce de Plasmodium. Dans le doute, il faut considérer le patient comme étant a priori infecté par Falciparum.
Chez l’adulte, le traitement est la Nivaquine (comprimé à 100 mg) : 5 comprimés par jour pendant 5 jours ou 6 comprimés les premier et deuxième jours et 3 comprimés le troisième jour.
Chez le petit enfant, il faut préférer le sirop (25 mg par cuillère-mesure) : 10 mg/kg par jour pendant 2 jours, 5 mg/kg le troisième jour.
Le traitement d’un accès palustre simple peut s’envisager en dehors de l’hôpital mais il est en revanche recommandé d’hospitaliser de manière systématique les enfants et les femmes enceintes.
Le traitement sera toujours relayé par une chimioprophylaxie.

Comment se traite un paludisme grave ?

Tout paludisme grave doit être hospitalisé en urgence dans une unité de soins intensifs ou de réanimation pour mise en route immédiate d’un traitement à base de quinine par voie intraveineuse ou d’artésunate en intraveineux. Le traitement antiparasitaire est associé éventuellement à un traitement symptomatique de réanimation des défaillances d’organes qui peuvent survenir.
Chez la femme enceinte et le jeune enfant, il existe de plus un risque plus important d’hypoglycémie.
Le traitement sera toujours relayé par une chimioprophylaxie.