La prévention du paludisme passe avant tout par la lutte contre les piqûres de moustique : c’est ce que l’on appelle la protection anti-vectorielle, cette protection passe par le port de vêtements adaptés, l'utilisation de répulsifs et le recours à une moustiquaire lors du sommeil.
Cette protection permet également d'éviter la transmission d'autres maladies, elles aussi transmises par piqûre de moustiques telles que la dengue (ædes), le zika, le chikungunya, l'encéphalite japonaise...
A cette prévention contre les piqûres doit s'associer dans la grande majorité des cas, un traitement préventif par comprimés d’antipaludéens.
La plupart des moustiques qui transmettent le paludisme piquent la nuit. Les moustiquaires peuvent donc constituer un obstacle physique pour les moustiques, à condition qu'elles soient convenablement utilisées (elles doivent être bordées sous le matelas) et bien entretenues (attentions aux trous). Ces moustiquaires seront d'autant plus efficaces qu'elles seront imprégnées d'insecticide et diffuseront un halo chimique actif contre les moustiques. L’utilisation d’une moustiquaire imprégnée de répulsif a fortement contribué à diminuer le taux de mortalité par paludisme en Afrique. A défaut de moustiquaire de lit (qui assure incontestablement la protection mécanique la plus efficace), on peut, si on dispose d’une climatisation, associer climatisation et insecticide.
Il convient aussi de porter des vêtements amples, couvrants les bras et les jambes, de couleur claire et imprégnés de répulsif, le jour dans les zones marécageuses et dès que le soir survient. Les répulsifs à utiliser sur les vêtements et les tissus doivent contenir de la perméthrine.
Il faut utiliser des répulsifs cutanés sur les parties du corps non protégées par les vêtements à appliquer en particulier le soir. Il est recommandé d'utiliser des répulsifs cutanés de préférence à base de DEET 30 à 50% (en concentration variable en fonction de l'âge), d’IR3535 20 à 35%, ou Picaridine 20 à 30% (attention au choix des produits chez l’enfant et la femme enceinte).
Ils doivent être réappliqués toutes les quatre à six heures, selon l'humidité ou/et l’intensité de la transpiration. Il est aussi possible d’utiliser des tortillons fumigènes.
Plusieurs molécules antipaludiques peuvent être utilisées à titre prophylactique, comme prévention lors d'un voyage en zone endémique, comme traitement préventif intermittent pour les femmes enceintes. Les plus connues sont la chloroquine et la quinine.
La méfloquine est utilisée dans les régions où vivent des parasites résistants à la chloroquine.
Les antipaludéens conventionnels utilisés en monothérapie (traitement avec un seul médicament) perdent rapidement de leur efficacité en raison du développement rapide de résistances. A certains endroits, le paludisme est résistant à toutes les thérapies de première intention qui sont financièrement accessibles (résistances croisées). Or, le développement de nouvelles molécules abordables, destinées à remplacer celles qui n'agissent plus, n'est guère encouragé.
Depuis une dizaine d'années, un nouveau groupe d'antipaludéens, en association avec des dérivés de l'artémisinine (extraite de la plante Artemisia annua), procure une réponse thérapeutique très rapide (résolution des symptômes et réduction potentielle de la transmissibilité). A ce jour, aucune résistance aux dérivés de l'artémisinine n'a été détectée. L'association permet de retarder l'apparition de résistances à la molécule associée.
Les zones impaludées sont classées en groupes en fonction de la résistance du parasite à la chloroquine. L'OMS distingue 3 groupes pour lesquels le traitement préventif (par comprimés) du paludisme diffère. Quel que soit le médicament indiqué, il n'est délivré que sur ordonnance médicale, il présente des contre-indications et des interactions médicamenteuses. Un avis médical est impératif.
Pour les zones du groupe I, non résistant à la chloroquine, il est d'usage de ne pas prendre de traitement. Le paludisme rencontré dans ces zones étant le plus souvent une forme bénigne à développement lent, seule la protection anti-vectorielle est recommandée.
Pour les zones du groupe II (peu nombreuses), un traitement associant chloroquine et proguanil (connu sous le nom commercial de Savarine) peut être indiqué. Les contraintes de durée et de tolérance de ce traitement conduisent parfois le médecin traitant à prescrire un traitement du groupe III (également indiqué dans ces zones) comme la Malarone.
Pour les zones du groupe III, plusieurs traitements peuvent être proposés :
La Malarone (Atovaquone-Proguanil) se prend la veille de l'arrivée en zone à risque, tout le long du séjour en zone à risque et encore une semaine après le retour. Ce médicament est bien assimilé sur le plan digestif lorsqu'il est absorbé avec des matières grasses.
Le Lariam (méfloquine) est à débuter 15 jours avant le départ à raison d'un comprimé par semaine, à poursuivre pendant la durée du séjour dans la zone à risque et à continuer pendant 3 semaines après le retour. Certaines zones impaludées d'Asie sont résistantes au Lariam, renseignez-vous avant votre départ en fonction de votre destination.
Le Doxypalu (doxycycline) doit être débuté la veille d'arriver en zone impaludée, chaque soir durant le séjour et encore 4 semaines après la sortie de la zone à risque. Ce traitement peut entraîner des réactions cutanées à type de photosensibilisation, il est donc préconisé d'utiliser une protection solaire.
Il existe un risque de transmission du paludisme dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, en Asie du Sud-Est et du Sud, en Amérique centrale et dans certaines îles des Caraïbes, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et d’autres îles de l’Océanie et dans certaines régions du Moyen-Orient et d’Europe centrale ou d’Afrique du Nord.
Il est possible de trouver sur le site de l’OMS des cartes et des listes de pays où le paludisme est un problème.
Aucun vaccin contre le paludisme n’est actuellement approuvé chez l’homme. Le Plasmodium est un organisme qui comprend un cycle de vie complexe et ses antigènes sont en constante évolution. De nombreux projets de recherches sont cependant actuellement en cours à l’échelle internationale.