Il n’est pas rare que les médecins soient très embarrassés d’être confrontés à des malades dont l’essentiel des plaintes est constitué par des douleurs diffuses persistantes.
En dépit de la grande diversité des causes possibles, l’analyse de la douleur et des signes qui lui sont associés conduit assez souvent à un diagnostic. Dans les autres cas, la difficulté du diagnostic tient souvent à l’absence de ce que les médecins appellent les « signes objectifs », qui sont les signes de la maladie sous-jacente que l’ont peut mettre en évidence à l’examen clinique, et aussi à l’importance du retentissement psycho-affectif de toute douleur chronique. Ce retentissement perturbe l’évaluation et l’analyse de la douleur.
De ce fait, la recherche de la cause de douleur chronique doit prendre la forme d’une enquête « policière », au mieux chez un médecin spécialiste de médecine interne ou spécialiste de la douleur. Il faut, dans la mesure du possible, définir au mieux le type des douleurs, le calendrier des douleurs et ce qui peut les influencer. Ceci est parfois très difficile du fait du retentissement psycho-affectif mais il ne faut pas désespérer car on a découvert récemment une nouvelle maladie, le syndrome douloureux chronique lié à une atteinte des petites fibres nerveuses terminales, qui touche de nombreux malades et dont 30 à 50% des malades douloureux pourraient souffrir. Or des solutions thérapeutiques commencent à émerger.
Il ne sert à rien de souffrir mais les médicaments contre la douleur ne doivent pas faire remettre à plus tard une consultation médicale qui s’impose assez vite. Il faut, en effet, comprendre qu’un certain nombre de douleurs chroniques vont avoir tendance à s’amplifier et à « s’enkyster » avec le temps, du fait des modifications qui peuvent s’installer dans le fonctionnement du système nerveux de la douleur : sous l’impact d’une douleur qui dure, le système nerveux et les circuits de la douleur dans la moelle et le cerveau peuvent se modifier, ce qui peut les rendre moins précis (la douleur fait « tâche d’huile ») et surtout plus difficiles à soulager.
D’autre part, il sera intéressant pour le médecin de savoir comment la douleur réagit à la prise des différents antidouleurs à votre disposition. Par exemple, la « trop » bonne réponse aux anti-inflammatoires non-stéroïdiens (amélioration d’au moins 50% en moins de 24-48 heures) est un argument majeur en faveur d’une spondylarthrite !