Comment préparer la consultation en cas de douleur diffuse chronique ?
L’interrogatoire avec médecin sera souvent le temps décisif du diagnostic. Il faut donc se préparer aux nombreuses questions qui visent à connaître les antécédents personnels et familiaux du malade, les voyages et la possibilité d’une infection tropicale, la profession et la manipulation éventuelle de produits toxiques, les médicaments consommés, l’existence d’une intoxication alcoolique ou d’une toxicomanie, les habitudes sexuelles pour rechercher une éventuelle maladie sexuellement transmissible, l’existence d’une fatigue et de manifestations générales associées…
L’analyse du caractère de la douleur sera poussée et d’autant plus caractéristique qu’il y aura un calendrier de cette douleur : ancienneté, circonstances d’apparition, facteurs déclenchant, facteurs améliorant, facteurs soulageant, topographie précise, caractère (brûlure, décharge électrique, coup de couteau…), évolution, sensibilité aux différents traitements…
L’examen du médecin sera ensuite complet et soigneux avec un examen neurologique. Il s’attachera en particulier à rechercher si une structure anatomique (tendons, muscles, articulations…) est associée à cette maladie et s’il existe des signes associés sur la peau, au niveau neurologique (trouble de la sensibilité, réflexe ou moteur) ou sur une articulation (raideur…).
Le plus difficile est d’éliminer un syndrome polyalgique « construit » qui est plus lié à la juxtaposition de douleurs le plus souvent dégénératives (lombalgie, arthrose, tendinite de l’épaule ou du moyen fessier…) par rapport à une vraie douleur chronique diffuse.
Quels sont les examens demandés en cas de douleurs diffuses chroniques ?
Les examens prescrits par le médecin seront au mieux orientés par l’examen clinique détaillé, par exemple radiographie osseuse ou échographie des insertions tendineuses en cas de suspicion d’enthésite dans le cadre d’un spondyloarthrite sans atteinte axiale.
Mais il sera parfois nécessaire de rechercher plus largement et différentes sociétés savantes ont essayé de rationaliser les demandes d’examen en fonction de leur « rentabilité », de leur coût et de leur pénibilité pour le malade.
En l’absence de signe d’orientation, les examens conseillés qui seront demandés en première intension sont les suivants :
• NFS, VS, CRP
• Glycémie, créatininémie, ionogramme sanguin
• Calcémie, phosphorémie, électrophorèse des protéines sériques
• Transaminases, Gamma GT, phosphatases alcalines
• Créatinine kinase, LDH
• TSH
• Facteur rhumatoïde, Anticorps anti-CCP et antinucléaires
• Bandelette urinaire
• Radiographie de thorax (face et profil)
• Radiographie osseuse selon la clinique
• Hémocultures en cas de fièvre
En cas d’orientation, ou en 2e intention, pourront être demandés de très nombreux examens qui vont :
• De la simple prise de sang : Ferritinémie, cryoglobulinémie, anticorps spécifiques d’organes, sérologies virales (parvovirus B19, hépatites, VIH…) ou bactériennes (Brucellose, Lyme…),
• A des examens plus poussés : électromyogramme, scintigraphie osseuse, IRM musculaire ou articulaire, ponction articulaire ou lombaire, myélogramme ou biopsie osseuse, temporale, nerveuse, digestive…
• Enfin, quand on suspecte une atteinte des petites fibres nerveuses terminales, l'examen de référence est la biopsie cutanée, mais il est possible de faire avant un examen moins invasif qui teste ces atteintes : le Sudoscan.