Comment vivre avec un corset ?
Le corset permet de réduire, au moins en partie, les déformations et d’accompagner la croissance de la colonne vertébrale dans une meilleure position. Un corset doit donc être porté plusieurs années et idéalement jour et nuit, mais son type et sa durée d’utilisation quotidienne deviendra de moins en moins contraignant au fur et à mesure de la correction de la scoliose. L’efficacité du port d’un corset est démontrée dans la correction au moins partielle de la déformation scoliotique, par rapport à la kinésithérapie seule.
Le corset peut être plâtré initialement, puis amovible. Le protocole de port du corset est défini avec le médecin. L’objectif est d’obtenir le port du corset plus de 18 heures par 24 heures (voire 23 heures/24) pour une durée d'au moins 18 mois, sauf lors de la pratique d’un sport et lors de la toilette.
Il est habituel que l’appareil semble serré pendant les premiers temps, un peu comme des chaussures neuves. Il n’est donc pas possible de porter un corset rigide aussi longtemps d’emblée et il faut habituer progressivement le corps : initialement, il est possible de ne le porter que 6 heures sur 24 pendant quelques jours, puis augmenter peu à peu le temps de port sur trois semaines, jusqu’à atteindre 18 heures sur 24.
Il faut aussi protéger la peau sous le corset pour éviter une plaie, en particulier aux endroits où le corset fait pression. Pour cela, il faut toujours porter sous le corset un maillot de corps en coton, sans couture et bien ajusté (pour éviter les plis). Il est possible de porter un T-shirt à condition de le mettre à l’envers afin que les coutures ne soient pas au contact direct avec la peau. Il faut absolument vérifier qu’il n’y a ni douleur, ni rougeur, ni plaie lors du port du corset et consulter en cas de plaie. Le port du corset fait souvent transpirer et il ne faut pas hésiter à se laver une à deux fois par jour.
Le port d'un corset n’empêche en aucun cas la pratique du sport. Au contraire, il faut favoriser la pratique d’un sport en cas de scoliose (y compris l’équitation, car ce sont les muscles du dos qui aident à soutenir la colonne vertébrale). Il ne faut pas hésiter à retirer le corset pendant le sport.
Il est conseillé d’être suivi par un kinésithérapeute afin de renforcer l’action du corset et de mettre au point un programme d’auto-rééducation qui sera complémentaire du port du corset.
L’alimentation n’a pas d’incidence sur la scoliose, mais il faut la surveiller afin de ne pas grossir ce qui empêcherait le port efficace du corset.
Peut-on faire du sport avec une scoliose ?
Presque toutes les activités sportives sont encouragées en cas de scoliose, car une pratique régulière permet d’obtenir une bonne musculature capable de soutenir le dos et d'aider à supporter la contrainte et l'inconfort du corset. Cela procure également à l’enfant une pause qui est le plus souvent bienvenue. Le sport peut, par ailleurs, lutter contre la majorité des douleurs.
Equitation, tennis, danse… sont encouragées, même à haut niveau, et pas seulement la natation. Au cours de ces activités sportives, les enfants ont le droit de ne pas porter leur corset orthopédique. Mais le sport ne doit pas retarder la prise en charge de la scoliose par un médecin, car il est impossible de corriger une scoliose avec l’activité sportive seule, ou même la kinésithérapie.
Quel est le suivi médical d’une scoliose ?
La prise en charge d’une scoliose est pluridisciplinaire (médecin ou chirurgien spécialisé, pédiatre, kinésithérapeute) et la surveillance est régulière : plusieurs fois par an, pendant l’enfance et la puberté. Il faut respecter les visites de surveillance et les examens de contrôle, même si l’on se sent bien car il est indispensable de mesurer l'efficacité et la bonne adaptation du traitement.
Il est très important d’effectuer toutes les séances de rééducation. Il faut signaler au médecin toute sensation qui paraît anormale ou toute complication du traitement.
Il est primordial de prolonger le suivi médical d’une scoliose idiopathique tout au long de la vie, en particulier à la ménopause, car la maladie peut encore évoluer après la fin de la croissance osseuse.
Que faut-il faire après une opération chirurgicale ?
Les tiges métalliques fixées sur la colonne vertébrale servent à la prise des greffes, mais elles vont rester en place définitivement. Suite à l’intervention, un déséquilibre du corps peut persister quelque temps en dépit d’une réduction de la déformation : la partie de la colonne vertébrale laissée mobile en dessous des tiges doit s’habituer à la position imposée par l’opération : un nouvel équilibre va s’établir progressivement. Pour ne pas trop solliciter la zone opérée, surtout si elle touche le secteur lombaire, il ne faut pas pratiquer d’activité sportive pendant plusieurs mois afin de permettre la consolidation de la chirurgie et il faut éviter de s’asseoir sur des sièges bas pendant six mois car cela demande une flexion trop importante de la hanche et de la colonne lombaire.