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Arthrose du genou

Arthrose du genou : individualiser le traitement de la gonarthrose

L'arthrose du genou, ou gonarthrose, correspond à une détérioration du « cartilage » dans le genou, c’est-à-dire la substance qui recouvre les os du genou (fémur, tibia et rotule). Cette destruction va s’étendre ensuite à toute l'articulation.

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Quand faut-il évoquer une arthrose du genou ?

Il est possible d’évoquer une arthrose du genou devant une douleur survenant aux efforts et aux mouvements de l’articulation du genou. Il s’agit d’une douleur mécanique, qui peut néanmoins devenir matinale et inflammatoire lors des poussées d’arthrose.
Il faut savoir qu’au stade de début d’une arthrose, la radiographie peut être strictement normale : pas de pincement articulaire, pas de bec de perroquet (ostéophytes)… ce qui ne doit donc pas remettre en question le diagnostic.

Comment fait-on le diagnostic de l'arthrose du genou ?

En cas d’arthrose fémoropatellaire, la douleur apparaît plutôt sur le devant du genou lors de l'extension de la jambe. Elle est donc plus importante lors de la descente ou de la montée des escaliers, que lors de la marche à plat. Elle est aussi présente lorsque la personne est assise ou agenouillée. A l’inverse, l’arthrose fémorotibiale provoque une douleur surtout présente sur le côté du genou atteint et qui est majorée essentiellement à la marche. Ces douleurs peuvent s’accompagner de sensations de blocage ou d'accrochage de la rotule, de dérobement de la jambe, de raideur de l’articulation et de craquement ou de gonflement du genou.
Le diagnostic est posé grâce à un examen clinique réalisé par le médecin qui va surtout permettre d’éliminer les autres maladies du genou… ou une arthrose de la hanche (qui peut se traduire uniquement par des douleurs au genou). L'examen clinique s’attachera à identifier les mouvements qui réveillent la douleur (par exemple, pour l'arthrose fémoropatellaire, l'extension contre résistance de la jambe et la mobilisation de la rotule sur le genou étendu = « signe du rabot »), ainsi qu’à évaluer, debout et à la marche, les déviations d'axes des jambes.
S’il y a du liquide synovial, qui distend l’articulation et gonfle le genou, le médecin fera une ponction articulaire afin de l’analyser pour confirmer le diagnostic et éliminer une maladie associée à microcristaux (chondrocalcinose ou goutte). La ponction apportera aussi un soulagement à la douleur en diminuant la pression intra-articulaire.
Une simple radiographie du genou confirme le diagnostic de l'arthrose du genou et précise sa localisation : arthrose fémoropatellaire, fémorotibiale ou arthrose tricompartimentaire (en cas d’association des deux localisations). Plusieurs incidences radiologiques doivent être demandées. L’analyse radiologique étudie également l’axe des jambes à la recherche d’une déviation des membres inférieurs ou d’une anomalie architecturale associée (dysplasie dans le cadre d’une arthrose « secondaire »). D'autres examens sont rarement nécessaires.

Quelle est l’évolution de l’arthrose du genou ?

L'évolution de l'arthrose fémorotibiale est variable selon chaque cas. Toutefois, elle est le plus souvent lente, mais entrecoupée par des périodes douloureuses.
Il est possible, qu’au début de la maladie arthrosique, une petite lésion du cartilage puisse être totalement réversible. Cela sera sans doute le cas chez les sujets très jeunes, tant que les capacités de cicatrisation du cartilage ne seront pas dépassées (présence de cellules cartilagineuses encore actives = les chondrocytes). Mais, en cas de lésions trop importantes, et surtout à partir d’un certain âge, il sera impossible pour l’organisme de réparer ces lésions. L’arthrose va alors évoluer vers une aggravation, c’est-à-dire une perte progressive du cartilage.
L’aggravation peut-être lente et progressive sur plusieurs dizaines d’années, mais elle est généralement entrecoupée de poussées inflammatoires pendant lesquelles le genou gonfle et la douleur s'intensifie, y compris la nuit. Ces poussées correspondent à une inflammation de la membrane synoviale avec des phénomènes enzymatiques qui risquent d’aboutir à une destruction du cartilage. Cette destruction conduit à la libération de micro-fragments cartilagineux dans l'articulation, microparticules qui, associées aux enzymes, risquent d’amplifier le phénomène inflammatoire si rien n’est fait. Il faut penser à une poussée inflammatoire devant une augmentation de la douleur habituelle qui devient typiquement nocturne, réveillant le malade dans la 2ème partie de la nuit, et s’accompagnant d’une raideur importante et d’un gonflement articulaire (épanchement de liquide synovial dans l’articulation).
Durant la phase chronique, il est recommandé de conserver une activité physique régulière mais, lors des crises douloureuses, il est nécessaire de mettre l’articulation au repos. C’est en effet au cours de cette phase qu’interviennent la fragilisation et la destruction du cartilage.