Le traitement de l'arthrose du genou repose sur l'association de plusieurs mesures et la première est la mise au repos de l’articulation lorsqu’il y a une poussée inflammatoire. Dans certains cas, il peut ainsi être demandé de marcher quelques semaines « en décharge » du membre douloureux, grâce à l’utilisation d’une paire de cannes anglaises.
A côté de cela, il est indispensable de soulager la douleur, pour favoriser la préservation d’un bon fonctionnement musculaire : le paracétamol est utilisé en première intention. En cas de poussée inflammatoire, des anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être prescrits temporairement et en cas d’échec des injections intra-articulaires de corticoïdes.
A l’extrême, si la poussée inflammatoire persiste et résiste au traitement usuel bien conduit, il est possible de réaliser un lavage articulaire qui consiste à débarrasser l’articulation des débris de cartilage et des enzymes contenus dans le liquide articulaire et qui entretiennent le processus inflammatoire.
A distance de la poussée inflammatoire, et pour en prévenir la récidive trop fréquente, différents anti-arthrosiques d’action symptomatique ont été proposés. Ils peuvent rendre des services chez certains malades, de même que les injections intra-articulaires d’acide hyaluronique.
Au-delà, il est nécessaire d’avoir une bonne hygiène de vie avec, toujours à distance de la poussée inflammatoire : des activités physiques adaptées, une perte de poids lorsqu'elle est nécessaire et un chaussage de qualité.
Ce dernier élément est très important, car du fait de la perte précoce de la capacité du cartilage à amortir les chocs (perte de l’amortisseur interne à l’articulation), il est nécessaire d’essayer de compenser cela en portant des chaussures avec des semelles très souples ou une talonnette absorbante (mise en place d’un amortisseur externe).
En cas de trouble de l’équilibre du pied (trouble statique), ou pour essayer de décharger certaines parties de l’articulation, le médecin pourra être amené à prescrire des semelles orthopédiques, appelées « orthèses plantaires ».
D’autres orthèses destinées à stabiliser la rotule ou le genou peuvent être proposées, de même que de la rééducation. Le traitement chirurgical n'est proposé qu'en cas d'échec des traitements médicaux.
Une opération peut être envisagée aux deux extrêmes de la maladie : au début ou à la fin de l’évolution d’une arthrose.
Au début d’une arthrose fémorotibiale, une chirurgie correctrice peut être envisagée pour corriger une anomalie de l’architecture des membres inférieurs (genu valgus = « genoux en dedans » ou genu varus = « jambes arquées de cavalier »).
En général, il s’agit de réaliser une « ostéotomie » qui vise à redresser l’axe du membre déformé : l’intervention consiste à couper le tibia sous le genou sous anesthésie générale pour retirer, ou au contraire rajouter, un coin osseux, selon la déformation initiale. Une fois que l’axe des membres inférieurs est redevenu normal et si l’arthrose était vraiment débutante, il est possible de stabiliser pour de très nombreuses années une arthrose secondaire à une anomalie de l’architecture du genou. Dans le cas d’une arthrose fémoropatellaire rebelle associée à une anomalie architecturale, il est également possible d’envisager une transposition de la zone d’insertion de son ligament sur le tibia pour la réaligner avec des résultats sensiblement identiques à ceux de l’ostéotomie.
Lorsque l’arthrose est très évoluée et que le handicap devient important, il est possible de réaliser une prothèse de genou ou « arthroplastie ». Il existe de nombreux types de prothèses du genou, plus ou moins complètes. Les prothèses totales de genou permettent également de retrouver une mobilité de flexion presque complète et une vie quotidienne normale, comme monter et descendre les escaliers. Il faut choisir un chirurgien qui pratique fréquemment ce type d’intervention car une solide expérience améliore les résultats. C’est ce chirurgien qui décidera du type de prothèse le plus adapté à votre âge et à votre type d’arthrose.
La rééducation vise à entretenir l’amplitude des mouvements articulaires pour lutter contre l’enraidissement, à lutter contre l’installation de mauvaises attitudes articulaires et à corriger certains déséquilibres musculaires qui entretiennent les problèmes fémoropatellaires.
La rééducation est aussi utilisée autour de l’intervention chirurgicale. En préopératoire : quelques séances de kinésithérapie peuvent être proposées pour préparer le genou à l'intervention car la musculature est un élément essentiel de la stabilisation de l’articulation. En post-opératoire : la rééducation est débutée dans le service de chirurgie, puis poursuivie en ville, ou dans un centre de rééducation quand les malades ne peuvent pas rentrer chez eux.
Une mobilisation précoce du malade opéré est un facteur-clé d'une évolution favorable car elle maintient et améliore la fonction musculaire et la mobilité des articulations. Son but est de permettre au patient de retrouver ses activités de la vie de tous les jours le plus rapidement possible.
Cette réadaptation par le kinésithérapeute est commencée si possible dans les 48 heures après l’intervention en milieu hospitalier et elle est poursuivie après la sortie du patient. Le rééducateur explique les gestes à ne pas faire et les exercices à réaliser chez soi, entre les séances de rééducation.