Quand faut-il penser au syndrome du canal carpien ?
Le syndrome du canal carpien se manifeste souvent par des picotements, des engourdissements, des fourmillements ou des décharges électriques (ensemble de signes que l’on appelle « paresthésies ») dans les 3 premiers doigts. Ces sensations peuvent parfois remonter à la face antérieure de l’avant-bras. L'apparition est habituellement progressive sauf dans les formes traumatiques.
Ces sensations obligent le malade à secouer sa main ou à la laisser pendre hors du lit pour faire régresser ces signes. Il existe souvent une sensation de main gonflée, engourdie, morte. Le malade a l’impression que sa circulation est arrêtée. Il se sent maladroit et il existe une diminution de la force musculaire de la main avec une faiblesse de la pince pouce-index.
Dans les formes évoluées, peuvent apparaître des « troubles trophiques » avec modification de la peau sur les 3 premiers doigts de la main et une diminution de la masse musculaire (ou amyotrophie ») de la base du pouce (« l’éminence thénar »).
Les douleurs sont typiquement nocturnes, réveillant le malade, l'obligeant à se lever (« acroparesthésies nocturnes ») et se répètent plusieurs fois dans la nuit. Dans la journée, les douleurs peuvent être déclenchées par certains mouvements ou par le maintien prolongé de certaines positions, par exemple lorsque les malades téléphonent, lisent un journal ou conduisent.
Comment faire le diagnostic de syndrome du canal carpien ?
L'examen clinique souvent complété d'un « électromyogramme » permet de poser le diagnostic de syndrome du canal carpien.
• Après l’interrogatoire qui cherche à préciser le type des douleurs, leur localisation précise et leurs circonstances d’apparition, l'examen clinique réalisé par le médecin permet d’analyser la sensibilité et les mouvements des doigts et de la main. Il cherche également à reproduire exactement ce que le malade ressent par des tests spécifiques dits de « provocation » comme le « test de Phalen » ou les « test de Tinel ». Souvent, cela suffit pour faire le diagnostic. Le médecin évaluera également la sévérité du syndrome, ce qui influera sur le choix du traitement.
• Le médecin peut juger nécessaire de pratiquer un électromyogramme, ou EMG. Grâce à des électrodes placées sur le trajet du nerf médian, cet examen permet de mesurer la force et la vitesse de transmission de l'influx nerveux sur le nerf médian. Il est réalisé de façon comparative sur les mains droite et gauche pour dépister de petites anomalies. Il confirme le diagnostic, et permet de quantifier la gravité de l’atteinte. Il est réalisé pour compléter l’examen clinique lorsque le médecin craint une atteinte sévère du nerf médian ou avant un traitement chirurgical.
• D'autres examens peuvent être demandés pour identifier la cause du syndrome du canal carpien. Une prise de sang peut être nécessaire en cas de suspicion de polyarthrite, de goutte, de diabète… Le médecin peut aussi demander une radiographie du poignet et de la main pour rechercher un rétrécissement du canal carpien d'origine osseuse (arthrose, séquelle de fracture...). En cas de récidive, après une chirurgie ou dans certaines circonstances, une échographie permettra d'étudier plus spécifiquement le contenu du canal carpien et diagnostiquer certaines causes (kyste articulaire, tendinite...).