Que peut-on faire en cas de rétinopathie diabétique ?
Il existe plusieurs modalités de traitement qui sont diversement associées en fonction du type d’atteinte et du degré de sévérité.
L’amélioration de l’équilibre glycémique et le contrôle de la pression artérielle sont toujours de mise. Plusieurs études démontrent le bien-fondé de ce choix et la survenue d’une rétinopathie est une obligation de l’intensification du traitement antidiabétique et antihypertenseur.
Le principal élément pour surveiller la bonne stabilité du diabète est la mesure de « l'hémoglobine glyquée » (ou glycosylée) dans le sang, appelée « HbA1c ». Celle-ci ne doit pas dépasser la valeur-seuil de 7 %. Des valeurs supérieures témoignent d’un diabète instable ou mal équilibré qui peut entraîner l’aggravation de la rétinopathie, au même titre que les autres complications microvasculaires (reins, pieds, nerfs).
Pour la pression artérielle, il faut rester en dessous de 14/8. Il faut par ailleurs arrêter de fumer, atteindre un poids correct et vérifier qu’il n’y a pas d’hypercholestérolémie.
La « panphotocoagulation rétinienne » (ou PPR) consiste à fixer la rétine et vise à faire régresser la néovascularisation en périphérie des zones ischémiques. Elle est indiquée dans toutes les formes de rétinopathie proliférante, progressivement en fonction de l’évolution de la maladie. Elle est réalisée en ambulatoire, après anesthésie de l’œil par une goutte de collyre et pose d’un verre d’observation à 3 miroirs. Quatre à six séances de 500 impacts sont réalisées afin d’atteindre 2000 à 3000 impacts sur la rétine. On utilise un laser argon monochromatique vert ou bien un laser krypton en cas d'opacités (hémorragies du vitré). Les résultats sont généralement excellents et on voit disparaître les néovaisseaux dans les trois mois qui suivent le traitement. Cela permet d'éviter la cécité, mais la personne gardera un rétrécissement du champ visuel comme séquelle.
Certaines rétinites diabétiques proliférantes peuvent nécessiter une photocoagulation en urgence et le patient est alors hospitalisé pour ce traitement car il s'agit d'une course contre la montre : s'il se produit une hémorragie du vitré sévère, tout laser sera impossible.
En cas d'hémorragie du vitré on peut être amené à remplacer le vitré en faisant au préalable une « vitrectomie ». Cette opération chirurgicale s'accompagnera d'un traitement laser per-opératoire « endoculaire ».
La photocoagulation laser peut être proposée en cas d’œdème maculaire : l'ophtalmologiste peut parfois réaliser une photocoagulation laser périmaculaire (« en grille » ou « grid »), mais l'indication est difficile à poser et la réalisation est délicate.
Dans les formes sévères, florides, ou lorsque les saignements persistent, les traitements par injection intraoculaire d’inhibiteurs du facteur de prolifération vasculaire, ou inhibiteur du VEGF (ranibizumab et bevacizumab), peuvent améliorer le pronostic visuel malgré un coût certain. Ils servent souvent à préparer la chirurgie : vitrectomie avec laser peropératoire.