Un oignon, ou hallux valgus, est une déformation courante de l’avant du pied avec déviation de la base du gros orteil vers l’intérieur. Il y a une prédisposition familiale, mais l’aggravation se fait en raison de contraintes répétées sur l’articulation. Le traitement de la douleur est multimodal, mais seules les déformations majeures et réellement invalidantes doivent faire envisager une opération.
Des mots pour les maux
Un « hallux valgus », un oignon, dans le langage courant, est une déformation des os de l’articulation de la base du gros orteil, appelée « première articulation métatarso-phalangienne ».
Un « cal » est une induration de la peau qui se développe en regard de l’oignon, suite au frottement sur la chaussure.
Une « bursite » est une inflammation de la bourse qui protège normalement la peau de la face externe de l’articulation.
Un oignon, ou « hallux valgus », est une déviation anormale de la base du gros orteil qui déborde sur la face interne du pied. Cette déviation entraîne donc une déformation de l'avant-pied, au niveau de la base du gros orteil, avec des difficultés de chaussage.
L'hallux valgus peut être douloureux à la marche, mais est le plus souvent indolore. Lorsque la déformation frotte dans la chaussure, un « cal » (épaississement et induration de la peau en regard) se développe et peut devenir inflammatoire (renflement rouge, chaud et douloureux).
Une réaction de la face externe de l’os de l’articulation déformée peut survenir et aboutir à une excroissance osseuse, ou « exostose » : celle-ci venant encore aggraver les difficultés de chaussage.
En cas d’inflammation de la bourse de protection qui est située entre la peau et l’os de l’articulation déformée, on parle de « bursite », qu’il ne faut pas confondre avec une goutte. Il devient alors extrêmement difficile de se chausser avec des chaussures normales.
L’hallux valgus est le plus souvent non douloureux. L’apparition d’une douleur doit donc être considérée comme témoignant d’une complication, ce qui justifie de rechercher sa cause afin d’adapter le traitement.
• Le plus souvent, il s’agit d’une inflammation du cal ou d’une bursite en raison d’un conflit avec une chaussure trop serrée.
• Mais les douleurs peuvent être liées à d’autres causes secondaires aux déformations de l’avant-pied, comme la luxation de l’articulation de la première métatarso-phalangienne, avec synovite et distension de la capsule articulaire, arthrose de cette articulation ou compression du nerf collatéral médial.
• Du fait des modifications de l’appui normal du pied et de l’augmentation des contraintes, il est possible de voir survenir une fracture de fatigue sur les os de cet orteil ou une ostéonécrose.
• L'arthrose, en usant l’articulation, accentue la déviation et lorsque la déviation du 1er rayon devient majeure, le gros orteil passe au-dessous ou au-dessus du deuxième orteil et se tourne vers l'intérieur du pied, jusqu'à provoquer une luxation complète du gros orteil qui perd ainsi sa fonctionnalité.
• Cette déformation a un impact sur les autres orteils qui se recroquevillent (« orteils en griffe ») et il apparaît des douleurs des métatarses (« métatarsalgies ») en rapport avec un appui anormal du pied sur les têtes des 2e, 3e et 4e métatarses, qui ne sont pas sollicitées normalement.
L’hallux valgus est favorisé par l’hérédité et les contraintes répétées sur un avant-pied qui est prédisposé, mais il peut avoir une origine traumatique, inflammatoire (polyarthrite inflammatoire ou goutte) ou neurologique (séquelle de sciatique).
L’oignon est donc plus fréquemment retrouvé :
• En cas d’antécédents familiaux d’hallux valgus,
• Chez les femmes, particulièrement après la ménopause,
• En cas de maladie neuromusculaire ou rhumatismale (polyarthrite rhumatoïde),
• En cas de port fréquent de chaussures à talons hauts et à bout étroit : ce dernier facteur ne peut pas être seul responsable mais il est néanmoins favorisant+++.
• Un certain nombre de facteurs morphologiques, avec variation anatomique touchant le premier ou le 2e rayon, sont favorisants. Il s’agit entre autres d’un raccourcissement du 1er orteil ou, au contraire, un 1er orteil très allongé comme dans le pied « hyper-égyptien », d’un problème sur le 2e orteil, d’un avant-pied plat, d’une hypotonie musculaire aggravée par l’obésité…
Dans 90 % des cas, l'hallux valgus débute entre 40 et 50 ans. Toutefois, il peut apparaître plus tôt, y compris chez l’enfant, vers l'âge de dix ans.
L'hallux valgus évolue ensuite par poussées douloureuses. Ces poussées sont peu prévisibles et s'accompagnent de douleurs liées à l'oignon ou à la perte de la fonction du gros orteil.
Si l’hallux valgus est modéré, et que des facteurs correctifs sont mis en œuvre, cette déformation peut se stabiliser. En revanche, l’aggravation est généralement la règle si l’hallux valgus est marqué et si rien n’est fait pour la prévenir.