Chez les personnes à risque, c’est-à-dire en cas d’antécédents familiaux d’hallux valgus, de morphologie du pied favorisante comme un avant-pied large avec premier orteil long (le « pied hyper-égyptien »), en particulier chez les femmes, et particulièrement après la ménopause, il faut éviter le port prolongé de chaussures rigides, à talons hauts (plus de 5 cm) et à bout étroit. Il faut plutôt choisir des chaussures souples et larges au niveau de l'avant-pied pour éviter la compression du pied et le frottement de l'oignon contre la chaussure.
Il est aussi possible de rééduquer son pied en portant le plus souvent des « Tongs » (par exemple à la maison), qui favorisent le « grasping » de l’hallux. Il vaut mieux éviter les modèles de chaussures qui obligent les orteils à se contracter lors du pas pour éviter le déchaussage (mocassins, escarpins, mules, sabots, zoccolis).
Quand l’oignon est réellement important, il faut essayer de l’isoler en l'entourant avec un pansement de mise en décharge (anneaux en polymère).
Des semelles orthopédiques (« orthèses plantaires ») prescrites par un spécialiste sont susceptibles d’améliorer la statique du pied et de prévenir l’aggravation.
Des soins de pédicurie (non pris en charge par l'Assurance maladie) sont également susceptibles se soulager les conséquences de l’hallux valgus.
Dans tous les cas, il n'est pas conseillé de faire opérer un hallux valgus à titre préventif.
Si la douleur est modérée, il est possible de prendre des médicaments contre la douleur. Ce seront essentiellement le paracétamol et des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou « AINS » à faible dose comme l’ibuprofène ou l’aspirine.
Si la douleur est importante et si l’oignon devient rouge et chaud, il faut consulter son médecin traitant afin de mettre en place un traitement adapté.
Dans la plupart des cas, le traitement repose avant tout sur des orthèses ou des semelles orthopédiques. Les chaussures adaptées, les soins de pédicure et les dispositifs permettant d'isoler l'oignon sont conseillés.
En cas de douleur importante, des médicaments contre la douleur (« antalgiques ») ou des anti-inflammatoires pourront vous être prescrits sur une courte durée.
La chirurgie est indiquée seulement si la douleur n'est pas calmée par l’amélioration du chaussage et le traitement médical, à plus forte raison si le pied perd sa fonctionnalité et devient impossible à chausser.
En aucun cas, la chirurgie n'est indiquée pour des raisons esthétiques ou préventives. En effet, il faut savoir qu’il existe une très grande variété de méthodes opératoires qui ne sont pas toujours très bien évaluées et que la fréquence des échecs de la chirurgie reste relativement importante et représente un motif important de consultation.
La technique la plus utilisée consiste à réaliser une courte incision de la peau au niveau de l'oignon pour réaliser une ou plusieurs sections de l'os (« ostéotomie ») du premier métatarsien, et souvent de la première phalange, afin de ré-axer le premier orteil.
Ces ostéotomies sont le plus souvent associées à une résection de l’exostose, à une libération des tissus rétractés, voire à des transpositions tendineuses. Les fragments osseux déplacés sont fixés avec des vis, des agrafes ou des broches qui sont le plus souvent laissées en place. En cas de gêne, une deuxième intervention est possible pour les retirer.
Une autre technique consiste désormais à faire des mini-incisions sous contrôle radiographique (chirurgie « mini-invasive »). La chirurgie de l'hallux valgus est le plus souvent pratiquée sous anesthésie locorégionale.
Sauf cas particulier, il n'est pas recommandé d'opérer les deux pieds en même temps : une période de six mois à un an entre les deux interventions est conseillée.