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Vitiligo

Vitiligo : des taches blanches de dépigmentation acquise sur la peau

Le vitiligo est une maladie de la peau relativement fréquente et qui se manifeste par des plaques blanchâtres de décoloration de la peau ou des poils. Cette décoloration de cause mal connue correspond à une perte de la pigmentation normale par la « mélanine » : c’est une « dépigmentation acquise ». Elle semble désormais accessible à des traitement locaux efficaces.

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Des mots pour les maux
Le mot « vitiligo » proviendrait du latin « vitiligo » qui signifie « tache blanche ».
La peau est normalement colorée par un pigment (« la mélanine ») qui est fabriquée par des cellules spécifiques : les « mélanocytes ».

A quoi correspond un vitiligo ?

Le vitiligo correspond à l’apparition de zones décolorées sur la peau qui correspondent à une perte de la pigmentation normale de la peau. Ces zones sont plus ou moins importantes et siègent en n’importe quel endroit du corps, mais principalement sur le visage, les pieds, les mains, les parties génitales et les zones de frottement (aines, aisselles, ceinture…).
Les plaques blanches correspondent à des zones de peau où les cellules (« les mélanocytes ») qui fabriquent normalement le principal pigment de la peau (la « mélanine ») ont disparu : c’est une « dépigmentation acquise de la peau ».
Mais il persisterait, au moins dans certaines formes et aux stades initiaux de la maladie, une « réserve » de mélanocytes à la racine des poils, dans une partie du « follicule pileux » appelée le « bulbe ». Ainsi, lorsque des traitements du vitiligo sont efficaces, ils sont susceptibles d’induire une « repigmentation » de la peau qui se fait, soit par les bordures de la plaque, à partir de la peau encore saine, soit par ces follicules pileux en donnant au départ un aspect moucheté à la peau.

Quels sont les signes du vitiligo ?

Les plaques de vitiligo correspondent donc à une disparition du pigment (la « mélanine ») qui colore normalement la peau. Elles ne brûlent pas, ne grattent pas et ne font pas mal. La bordure de ces zones de décoloration a la particularité d’être plus colorée que la peau normalement pigmentée et parfois en relief. Les plaques de dépigmentation peuvent parfois toucher à la fois la peau et les poils.
La dépigmentation de la peau peut se limiter à une simple décoloration partielle (« dyschromie ») ou évoluer vers une dépigmentation totale. En revanche, les zones dépigmentées ne sont plus protégées et sont donc très sensibles au soleil (« photosensibles ») : pour une exposition relativement modérée, on peut observer des rougeurs et des démangeaisons.
On distingue plusieurs types de vitiligo selon la présentation. La forme la plus fréquente est le « vitiligo généralisé » ou « vitiligo vulgaire » les plaques sont nombreuses et grossièrement symétriques. Ce type de vitiligo est volontiers extensif au fil des années et peut aboutir à une dépigmentation plus ou moins totale. Il existe également des « vitiligos localisés » où l'atteinte est limitée à une ou 2 plaques, strictement unilatérales (un seul côté du corps) et souvent en forme de bandes qui correspondent à une ou plusieurs zones d’innervation (« métamère »). On parle alors de « vitiligo segmentaire ».

Quelles sont les causes du vitiligo ?

Le vitiligo n’est pas une « maladie psychosomatique ». Même si le stress est parfois associé au déclenchement ou à l'aggravation de certains vitiligos, il n'est certainement pas la cause de cette maladie.
Le vitiligo est une maladie complexe associant des facteurs génétiques et non génétiques, probablement d’environnement, qui aboutissent à une réaction immunitaire. Plus d’une dizaine de gènes seraient impliqués dans le déclenchement du vitiligo et tous sont en rapport avec le système immunitaire. Des protéines de l’inflammation, comme le TNF alpha, seraient ensuite impliquées dans le processus.
Enfin, il semblerait que les mélanocytes ne seraient pas détruits au cours de la maladie mais se détacheraient plutôt de la peau, en particulier lors de la friction. Ceci impliquerait, non pas une destruction directe de ces cellules, mais un trouble de leur attachement sur la membrane basale et avec les cellules voisines de la peau (les « kératinocytes »). Cela expliquerait également la prédominance des lésions au niveau des zones de friction.

A quelles maladies le vitiligo peut-il être associé ?

Le vitiligo peut être associé à plusieurs maladies auto-immunes parmi lesquelles certaines maladies de la thyroïde (insuffisance thyroïdienne, maladie de Basedow et thyroïdite de Hashimoto). Le vitiligo s’associe également à la maladie d’Addison avec diminution de la sécrétion des hormones glucocorticoïdes, à l’anémie de Biermer (qui est une anémie auto-immune), au lupus érythémateux disséminé ou les maladies inflammatoires de l’intestin et du colon (Crohn et rectocolite hémorragique).
Il peut également se rencontrer dans certains syndromes plus rares et plus complexes (syndrome de Vogt-Koyanagi-Harada, syndrome d’Alezzandrini).

Quelle est l’évolution du vitiligo ?

Le vitiligo généralisé est volontiers extensif au fil des années et peut aboutir à une dépigmentation plus ou moins totale.
Schématiquement on peut distinguer trois stades évolutifs pour un vitiligo. Le stade I correspond à une dépigmentation incomplète de l’épiderme qui n’est donc pas blanc mais bistre, avec persistance de poils noirs. Le stade II correspond à une peau franchement blanche mais avec la persistance de poils noirs. Le stade III correspond à une peau très blanche avec des poils également blancs ou bien à une peau très blanche sans aucun poil (doigts des mains, poignets).
Les taches qui sont au stade I et II peuvent repigmenter sous l’action du traitement médical, alors que les tâches de stade III ne répondront pas au traitement médical mais par contre pourront être greffées dans des indications malheureusement assez restreintes.