En l’absence de traitement spécifique permettant de freiner les dépôts articulaires de pyrophosphate de calcium, le traitement de la chondocalcinose est le plus souvent celui des signes douloureux et des arthrites = traitement « symptomatique ».
Le traitement d’une éventuelle hémochromatose, hyperparathyroïdie ou hypomagnésémie ne fait en général malheureusement pas régresser une chondrocalcinose associée, une fois constituée.
Le magnésium qui joue un rôle dans l’activité des pyrophosphatases et la solubilité des cristaux de pyrophosphates de calcium pourraient être utiles, même en l’absence d’hypomagnésémie.
• Le traitement symptomatique de la crise de chondrocalcinose est le plus souvent médical. Il fait appel aux antalgiques de niveaux I et II de l’OMS, aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (en association à un protecteur gastrique et en faisant attention à la dose compte tenu de l’âge élevé des malades) et à la colchicine à faible dose. La colchicine est capable de bloquer complètement l’inflammation, probablement en agissant sur l’endocytose des cristaux et/ou leur présentation à l’inflammasome. Il s’agit d’une molécule intéressante dans les atteintes microcristalline, en l’absence bien sûr atteinte du rein ou du foie.
En cas d’atteinte d’un petit nombre d’articulations, une infiltration de corticoïdes permet de résoudre assez simplement le problème, une fois qu’une arthrite septique a été éliminée.
• Le traitement des formes récidivantes mono- ou pauci-articulaires nécessite parfois un traitement local de la synovite microcristalline : lavage articulaire suivi d’une infiltration de corticoïde ou destruction de la membrane synoviale (« synoviorthèse isotopique »).
Il est parfois chirurgical, faisant principalement appel à la chirurgie prothétique.
• Dans les formes polyarticulaires chroniques, la colchicine par voie orale, à des doses de 1 à 1,2 milligrammes par jour, paraît diminuer la fréquence des attaques de pseudo-goutte. Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens peuvent être utilisés à faible dose et sous protection par un antiulcéreux, mais leur toxicité pour le rein n’est pas négligeable à cet âge. Une corticothérapie générale à faible dose peut être tentée. L’hydroxychloroquine a démontré dans plusieurs études son intérêt. Le méthotrexate, à des doses entre 10 et 20 mg/semaine, en association avec de l’acide folique à des concentrations de 5-10 mg/semaine, a eu un effet favorable dans quelques études, chez certains patients, avec une tolérance très acceptable. Il est habituellement bien supporté, même par les personnes âgées, et paraît avoir plus d’effets anti-inflammatoires que d’effets immunosuppresseurs pour des doses inférieures à 15 mg/semaine. Cette molécule, qui a l’avantage d’être économique, représente donc une bonne alternative quand les traitements plus classiques sont insuffisants ou mal tolérés.
Quelques cas publiés montrent que les inhibiteurs de l’IL-1 comme l’anakinra peuvent avoir d’excellents effets, contrairement aux TNF.
Enfin, les stratégies de traitement font régulièrement appel à la combinaison de plusieurs traitements.