L’évolution de l’asthme est capricieuse et n’obéit à aucune règle précise. Son évolution dépend de la présence ou non des nombreux facteurs, qui interviennent dans le déclenchement de crises, et de la qualité du suivi du traitement.
L’adolescence est une période de transition où l’asthme s’aggrave souvent pour de multiples raisons, mais essentiellement parce que le traitement n’est pas aussi bien suivi. Le passage du suivi réalisé par un pédiatre et les parents à une médecine d’adulte ne se fait le plus souvent pas sans heurts. L’adolescence est également une période où beaucoup de choses sont souvent remises en cause, et en particulier les traitements chroniques, surtout quand les adolescents se sentent bien.
Le risque d’évolution vers la gravité (crises fréquentes malgré le traitement, essoufflement continu, insuffisance respiratoire avec perte de souffle définitive) peut néanmoins être évité le plus souvent par un traitement médicamenteux adapté et bien suivi. Les mesures de prévention simples relatives à l’environnement participent aussi de cette prévention de l’aggravation. Il en est ainsi de l’arrêt du tabac, de l’éloignement d’un animal domestique auquel l’asthmatique est sensibilisé, du changement de la literie…
En règle générale, les asthmes qui débutent dans la petite enfance ont davantage tendance à persister que les asthmes qui commencent plus tardivement. Par ailleurs, la gravité de la maladie a tendance à rester la même tout au long de la vie, sauf en cas de traitement mal suivi. Il faut absolument comprendre que, si son traitement est bien suivi et bien adapté, un asthmatique peut ne ressentir aucune gêne pendant de longues périodes de sa vie.
De très nombreuses études épidémiologiques vont dans le même sens : une augmentation des exacerbations sévères d’asthme se produit en période de pics de pollution atmosphérique, conduisant les enfants et les adolescents aux urgences avec de nombreuses hospitalisations à la clé.
Mais ce n’est pas tout. En dehors des pics, une simple augmentation des taux de polluants augmente le risque d’être hospitalisé : une étude où des enfants asthmatiques avaient été équipés de capteurs, a montré qu’un seul accroissement de la pollution de fond était associé à une augmentation de la consommation de médicaments contre l’asthme, mais aussi à plus de consultations chez le médecin, ou aux urgences.
C’est entre 1 et 2 ans que la pollution est la plus néfaste pour l’enfant. En effet, il respire plus vite qu’un adulte, donc il inhale plus de polluants, et sa surface corporelle est aussi plus petite, donc il va en concentrer plus ; enfin, son organisme est immature et il se défend mal.
La pollution agit aussi sur les pollens en les modifiant et les rendant plus allergisants et inflammatoires. C’est pourquoi des allergies respiratoires, mais aussi alimentaires, risquent de se développer parallèlement à l’asthme.
Ce sont les particules « ultrafines », les « PM 2,5 », essentiellement issues de la circulation automobile, qui sont le plus responsables de l’apparition des nouveaux cas d’asthme ou de leur aggravation. Les PM 2,5 agissent en allant très profond dans l’appareil respiratoire. Chez des nourrissons asthmatiques parisiens, l’analyse de cellules pulmonaires a mis en évidence la présence de ces particules à l’intérieur même des cellules. Elles ne peuvent pas êtres détruites car elles sont d’origine chimique et elles persisteront donc à cet endroit.
Lorsque le traitement est bien adapté, l'asthme est compatible avec une vie normale, aussi bien à l’école que dans les loisirs, mais le suivi médical au long cours de l’asthmatique est fondamental. Ce suivi médical permet au médecin traitant d’adapter le traitement à l’évolution de la maladie. Il faut donc respecter le rythme des consultations et faire les examens demandés par le médecin.
Il faut parfaitement connaître les traitements et les techniques d’inhalation pour optimiser l’efficacité du traitement : si la technique d’inhalation est mauvaise, le traitement sera peu efficace, même s’il est pris régulièrement. Pour améliorer cet aspect fondamental, les asthmatiques peuvent bénéficier de séances « d’éducation thérapeutique », généralement en service hospitalier. Le médecin traitant et le pharmacien sont également susceptibles de vous aider pour améliorer ce point clé.
Pour les enfants scolarisés, il est nécessaire d’établir « un projet d’accueil individualisé » (ou PAI), qui aidera les enseignants à prendre les bonnes décisions en cas de crise. Ce PAI est particulièrement utile si l’enfant a une forme sévère de la maladie ou s’il présente une allergie alimentaire poussée. Ce PAI est rédigé à la demande de la famille par le chef d’établissement, en concertation avec le médecin scolaire et le médecin traitant.
Il est important de connaître les signes et les facteurs qui déclenchent les crises d’asthme (allergie, pollution, stress...) et d'adapter son mode de vie en conséquence : éviter les facteurs déclenchants, les situations stressantes et la fumée de cigarette, éviter le surpoids, pratiquer une activité physique régulière (en s’échauffant au préalable, surtout en cas de froid)...
La pratique régulière d’une activité physique est possible et bénéfique pour toute personne asthmatique. Elle participe à l’acquisition d’un bon capital musculaire et améliore la gestion du stress.
Une activité physique telle que la marche à bonne allure ou la course est souvent recommandée. La course à pied, surtout la course d’endurance et surtout en cas de froid, peut provoquer des crises d’asthme. Pour les prévenir, l’asthmatique doit prendre un broncho-dilatateur 10 à 15 minutes avant la course et faire un échauffement soigneux.
La natation et l’aquagym sont bénéfiques pour l’asthmatique. Cependant, lorsque la natation se fait en piscine couverte et que l’odeur de chlore est marquée, elle peut induire des crises d’asthme.
Les activités physiques doivent être personnalisées selon l’âge et les performances respiratoires du malade. Une règle est très importante à respecter : la maladie asthmatique doit être bien équilibrée pour que le sport soit bien supporté.