• Pour les intoxications aiguës, les tableaux cliniques sont en général assez caractéristiques et, en cas de besoin, il est possible de contacter les centres anti-poison qui conseilleront sur les dosages à réaliser.
• Au cours des intoxications chroniques, il est, en revanche, très délicat d’établir un lien entre un trouble de la santé et la présence de faibles quantités de métaux lourds dans l’organisme. Les analyses sanguines sont généralement négatives et il n’y a pas d’examens simples disponibles en routine pour mettre en évidence la présence de ces métaux dans les organes. Les méthodes qui ont individualisé des taux excessifs de métaux lourds sont des méthodes de recherche. Un certain nombre de publications attestent cependant de l’association de ces problèmes avec des quantités de métaux lourds qui sans être toxiques sont pourtant excessives.
Il est parfois difficile d’évaluer la dose exacte de métaux lourds dans l’organisme.
En cas d’intoxication importante avérée, les médecins spécialisés en toxicologie prescrivent des médicaments chélateurs puissants tels l'EDTA (éthylène diamine tétra-acétique) qui permettent d’éliminer certains métaux lourds dans les urines par le principe de la chélation.
Pour des intoxications moins importantes, le charbon actif a également la capacité à réaliser une chélation des métaux lourds (au prix d’une certaine constipation) et il peut être prescrit par tous les médecins. Le charbon végétal activé est aussi efficace pour le mercure, le plomb, les insecticides, les herbicides et même certaines substances radioactives. Il est utilisé couramment par les médecins en cas d’intoxication aux antalgiques-antipyrétiques (paracétamol), aux antidépresseurs tricycliques, aux glucosides cardiotoniques (digitaline), aux solvants organiques et pour la plupart des effets iatrogènes des médicaments et des produits chimiques. La quantité théorique du charbon activé doit être au minimum égale à 8 à 10 fois le poids de toxique ingéré, ce qui fait de grosses quantités en cas d’intoxication aiguë.
Tout processus de détoxification représente une charge pour les organes d’élimination (reins), car si certaines substances se combinent aux métaux lourds pour les éliminer, ces substances vont être obligatoirement acheminées au travers des organes d’élimination (rein). Il paraît donc préférable de privilégier une élimination progressive et lente sur plusieurs mois, afin de protéger ces organes.
Il existe un certain nombre de moyens, souvent naturels, qui peuvent favoriser cette « détoxification » en cas d’intoxication chronique.
• L’ail contient des composants soufrés qui agissent comme agents de chélation des métaux lourds. Ces mêmes composants protègeraient aussi les cellules de l’organisme contre le stress oxydatif engendré par ces métaux lourds.« L’ail des ours » n’a pas été aussi bien évalué, mais certains l’utilisent car son goût est moins prononcé. D’autres aliments sont riches en composants soufrés : le jaune d’œuf, les légumes de la famille des crucifères et les autres légumes de la famille des alliacées (oignon, poireau…).
• La coriandre aurait la capacité de mobiliser les métaux lourds (mercure, cadmium, plomb et aluminium) et les relâcher dans la circulation sanguine, sans pour autant favoriser une élimination à travers les organes d’élimination. Il est donc conseillé d’associer la coriandre avec la Chlorelle, ou à d’autres compléments qui facilitent l’élimination (pectine).
• Le charbon végétal activé est efficace pour le mercure, le plomb, les insecticides, les herbicides et même certaines substances radioactives.
• La Chlorelle (ou Chlorella) est une algue unicellulaire d’eau douce, assez onéreuse à produire, mais qui a la capacité de fixer naturellement les métaux lourds et les polluants. En revanche, du fait de cette « avidité naturelle » pour les métaux lourds, elle doit être cultivée de façon protégée sous peine de contenir elle-même des métaux lourds : le label « bio » n’est pas une garantie puisque ces métaux sont partout. Il faut donc une « double garantie » de culture protégée et d’analyse du produit.
Le seul problème avec tous les adsorbants, comme la Chlorella et le charbon actif, c'est que ces substances peuvent piéger les poisons et des nutriments utiles. Il faut donc absorber le charbon à distance des prises médicamenteuses et des repas.
Quelques précautions permettent de diminuer les sources de contamination :
• Ne pas fumer, le tabac apportant du cadmium.
• Avoir une hygiène dentaire irréprochable et consulter le dentiste tous les ans pour détecter tôt la présence de caries et les traiter.
• Vérifier la présence de plomb dans les canalisations d’eau potable anciennes.
• Prendre garde aux peintures anciennes contenant du plomb (avant 1948 en France), surtout avec de petits enfants qui peuvent manger des morceaux de peinture.
• Ne pas surconsommer de poisson.
• Préférer l’alimentation issue de l’agriculture biologique, sachant que ce n’est pas une garantie à 100% du fait des contaminations venant de l’air et de l’eau.