La fausse couche spontanée est l’arrêt d’une grossesse antérieurement évolutive. On l’appelle fausse couche spontanée précoce si elle survient avant la 14ème semaine d'aménorrhée (3ème mois de grossesse).
On l’appelle avortement spontané tardif si elle survient entre la 14ème et la 22ème semaine d'aménorrhée (5ème mois de grossesse).
Il faut également différencier la fausse couche isolée qui comprend un seul épisode de fausse couche et les fausses couches à répétition lorsque plusieurs arrivent de manière consécutive, nécessitant alors souvent des explorations complémentaires.
Qu'est-ce qu'une fausse couche spontanée ?
Une fausse couche spontanée est un arrêt et une expulsion spontanés de la grossesse avant le cinquième mois de grossesse. Une fausse couche spontanée précoce survient avant la 14ème semaine d'aménorrhée (3ème mois de grossesse) et un avortement spontané tardif survient entre la 14ème et la 22ème semaine d'aménorrhée (5ème mois de grossesse). Les causes et la prise en charge ne sont pas les mêmes. Si l'arrêt de la grossesse survient après 22 semaines d'aménorrhée, on ne parle plus de fausse couche mais de la mort fœtale. En effet, ce seuil est considéré par l'OMS comme le seuil de viabilité du fœtus.
Quels sont les signes de fausse couche spontanée ?
Une fausse couche peut se traduire par des saignements par voie vaginale (métrorragies) plus ou moins abondants, de couleur rouge vif ou marron, mais aussi par l'expulsion de caillots de sang ou de tissus brunâtres. A ces saignements s'ajoutent des douleurs du bas ventre (douleurs pelviennes) ou du dos. Elles peuvent mimer les douleurs de règles. Les signes de grossesse tels que les nausées ou la tension au niveau des seins disparaissent souvent au décours de l'épisode. Parfois, aucun signe de fausse couche n'est ressenti, elle passe alors inaperçue car le contenu de l'utérus s'est évacué avec les règles.
Quelles sont les causes de la fausse couche spontanée ?
Dans la grande majorité des cas, la fausse couche spontanée est un arrêt naturel de la grossesse car l'embryon ou le fœtus n'est pas viable en raison d'une anomalie de son développement. Le plus souvent, cette anomalie est due à une altération des chromosomes apparue au moment de la fécondation ou lors des premières divisions de cellules. Dans d'autres cas moins fréquents, la fausse couche peut être due aux conséquences d'une maladie chronique de la mère, comme le diabète ou l'hypothyroïdie, ou à des infections comme la toxoplasmose, la rubéole ou la listériose. Bien souvent, la cause n'est pas retrouvée, seuls des facteurs de risque peuvent être identifiés (1ère grossesse chez une femme longiligne).
Quels sont les facteurs de risque de fausse couche spontanée ?
Un facteur de risque est un élément connu pour augmenter les risques d'apparition de la pathologie lorsqu'il est présent.
• Avant le 3ème mois de grossesse : la fausse couche précoce
Avant 14 semaines d'aménorrhée, deux types de facteurs de risque de fausse couche spontanée sont identifiés. Les facteurs de risque intrinsèques, liés aux parents ou à leur histoire de vie : un âge maternel à 35 ans, un IMC supérieur à 25, des antécédents de fausse couche ou d'interruption volontaire de grossesse, ou un âge paternel supérieur à 45 ans, augmenteraient le risque de fausse couche spontanée. Les facteurs de risque extrinsèques, liés à l'environnement ou au mode de vie : la consommation excessive d'alcool, de café ou de tabac, une exposition à des champs magnétiques à hautes doses ou à des radiations ionisantes seraient également des facteurs majorant le risque de fausse couche.
• Entre le 3ème et le 5ème mois de grossesse : l’avortement spontané tardif
Après le 3ème mois de grossesse, d'autres facteurs de risque sont associés à la fausse couche. Un âge maternel extrême (moins de 16 ans ou plus de 35 ans), le fait de vivre seule ou de ne pas être mariée, la privation de sommeil, les antécédents de fausse couche, d'interruption volontaire de grossesse ou d'accouchement prématuré seraient des éléments favorisant la fausse couche. C'est également le cas de malformations de l'utérus et de vaginoses bactériennes (infection du vagin par une bactérie). Enfin, la réalisation d'une amniocentèse peut dans 1% des cas provoquer une fausse couche tardive.
Quelles sont les complications de la fausse couche spontanée ?
La fausse couche spontanée peut se compliquer de différentes manières. Le plus grand risque pour la femme est l'hémorragie grave. Elle se traduit par des saignements abondants, provoquant une grande perte de sang avec de possibles signes de chocs comme des vertiges, nausées, malaise ou variation du rythme cardiaque. Plus rarement, une fausse couche septique est possible. A distance de la fausse couche, des résidus d’embryon ou de placenta restés à l'intérieur de l'utérus peuvent provoquer une infection. Les symptômes évocateurs sont la fièvre, les frissons, les douleurs locales et les pertes vaginales malodorantes. Ces deux situations nécessitent des consultations en urgence. La fausse couche peut également se compliquer sur le plan psychologique. Elle constitue une épreuve difficile à vivre, ainsi elle peut provoquer de l'anxiété ou une dépression dans les mois qui suivent ou au cours de grossesses ultérieures. Un accompagnement psychologique par son entourage ou un professionnel peuvent être des aides bienvenues pour éviter ces complications ou les prendre en charge si elles sont déjà installées.