Trois types de prise en charge sont possibles en cas de fausse couche spontanée. Leur réalisation peut dépendre du terme de la grossesse, de l'intensité des saignements et du choix de la patiente en concertation avec le médecin.
• L'abstention thérapeutique consiste à attendre l'évolution naturelle, c'est-à-dire l'expulsion sans traitement de la totalité des tissus embryonnaires. Le délai est de quelques jours à deux semaines. Une échographie de contrôle est réalisée à l'issue afin de s'assurer que l'utérus est totalement vide.
• Le traitement médicamenteux consiste à prendre des comprimés de misoprostol, une molécule ayant pour but de provoquer des contractions de l'utérus pour l'expulsion en quelques heures des tissus embryonnaires. Les saignements peuvent parfois durer quelques jours après. Une consultation médicale avec échographie est réalisée 48 heures après la prise du médicament pour s'assurer de l'efficacité du traitement.
• Le traitement chirurgical est une aspiration endo-utérine. Elle consiste en l'aspiration du contenu de l'utérus à l'aide d'une canule introduite par les voies naturelles (vagin et col de l'utérus), sous anesthésie régionale ou générale. L'intervention dure environ 20 minutes. Elle est préconisée pour les grossesses au-delà de 8 semaines d’aménorrhée ou lorsque les saignements sont très abondants.
En cas d'abstention thérapeutique, le risque principal est l'échec du traitement, avec une absence d'expulsion ou une expulsion incomplète. Il est alors nécessaire d'avoir recours au traitement médicamenteux ou chirurgical. Après la prise du traitement médicamenteux, différents effets secondaires peuvent apparaître : nausées, vomissements, diarrhées, fièvre ou frissons. Les saignements peuvent parfois être abondants et durer jusque 15 jours. Enfin, des douleurs du bas ventre sont fréquentes, c'est pourquoi un traitement contre la douleur est très souvent prescrit avec les comprimés de misoprostol.
Lors du traitement chirurgical, une perforation de l'utérus ou une infection locale (endométrite) sont possibles mais restent rares. Il existe aussi les risques liés à l'anesthésie comme lors de toute intervention chirurgicale. A plus long terme, des adhérences au sein de l'utérus, appelées synéchies, sont possibles mais sont plutôt retrouvées en cas d'opérations répétées ou d'infection associée. Comme avec le traitement médicamenteux, les saignements peuvent durer une quinzaine de jours après l'intervention.
Lors d'une fausse couche, des globules rouges du fœtus passent dans le sang maternel. Si la femme est de groupe sanguin rhésus négatif (par exemple A- ou O -) et son fœtus de rhésus positif (par exemple A+ ou O+), elle peut développer des anticorps anti-rhésus positif dirigés contre les globules rouges du fœtus, qui sont alors reconnus comme étrangers. Lors de cette grossesse, aucun risque n'existera. Mais en cas de grossesse ultérieure avec de nouveau un fœtus rhésus positif, ces anticorps se réactiveront et pourront détruire les globules rouges du nouveau fœtus avec un risque de graves conséquences pour lui. C'est pourquoi toute femme enceinte de rhésus négatif reçoit pour prévenir cette allo-immunisation un traitement en cas de fausse couche. Il consiste en une injection intramusculaire ou intraveineuse, à effecteur dans les 72 heures qui suivent la fausse couche.